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La pétition du jeu vidéo Stop Destroying Videogames dépasse le million de signatures

Par Florian Prache le 11 Juil 2025 à 23h02
Révision de l'article le 11 Juil 2025 vers 23h09
3 minutes de lecture

Un vent de révolte souffle sur l'industrie vidéoludique : plus d’un million de joueurs européens exigent la fin des jeux devenus inutilisables après achat. La Commission européenne va devoir s’emparer du dossier.

 

Stop Destroying Videogames : un cri collectif pour protéger les joueurs

La pétition “Stop Destroying Videogames” vient de franchir un cap symbolique : un million de signatures. Lancée à l’échelle de l’Union européenne, cette initiative citoyenne appelle à une régulation ferme contre une pratique jugée abusive par une large frange de la communauté gaming.

Le cœur du problème ? L’impossibilité pour les joueurs de continuer à accéder à leurs jeux une fois que les éditeurs en coupent l'accès en ligne.

Cette démarche n’est pas une simple pétition d’usagers mécontents : elle active officiellement le processus d'examen par la Commission européenne. Cette dernière devra se pencher sur la demande, étayée par des références précises au droit européen, et prendre position.

 

Une exigence simple : préserver l’accès aux jeux achetés

L’objectif de l’initiative est clair : garantir que tout jeu vendu en Europe reste fonctionnel, même si l’éditeur arrête son support ou ses serveurs.

L’idée n’est pas de forcer les studios à maintenir éternellement un service, mais d’imposer qu’un jeu ne puisse pas être “désactivé” unilatéralement. En somme, rendre impossible le blocage à distance d’un produit pourtant acheté légalement.

La pétition précise ne pas revendiquer les droits d’auteur ou la propriété intellectuelle des jeux, mais bien la conservation d’un usage légitime : pouvoir jouer à ce qu’on a payé, sans dépendre indéfiniment d’une connexion ou d’une validation externe.

 

Un enjeu culturel autant que commercial

Les auteurs de la pétition mettent en lumière un point trop souvent ignoré : les jeux vidéo sont des œuvres culturelles à part entière.

Les détruire numériquement, c’est effacer une part d’histoire, sans équivalent dans le monde du cinéma, de la musique ou de la littérature. Une fois les serveurs coupés, c’est un pan entier du patrimoine vidéoludique qui disparaît.

Cette disparition orchestrée est aussi une dérive commerciale : dans aucun autre secteur, une entreprise ne pourrait vendre un produit, puis le désactiver unilatéralement des années plus tard. Or c’est aujourd’hui monnaie courante dans le jeu vidéo connecté.

 

La Commission européenne saisie : un tournant réglementaire en vue ?

Avec plus d’un million de signatures, la pétition dépasse le seuil nécessaire pour être officiellement prise en compte par Bruxelles.

Elle s’appuie sur des articles-clés du droit européen, dont l’article 17 de la Charte des droits fondamentaux ou encore l’article 169 du Traité sur le fonctionnement de l’UE, qui impose à l’Union de protéger les consommateurs.

Si la Commission valide la recevabilité de l’initiative, elle pourrait ouvrir la voie à une législation européenne spécifique, interdisant la désactivation à distance des jeux vidéo achetés. Un signal fort attendu par une industrie souvent critiquée pour son opacité contractuelle.

 

Une bataille pour la sauvegarde des jeux vidéo

Cette pétition du jeu vidéo n’est pas qu’un cri de protestation, c’est un appel structuré à défendre le droit fondamental d’utiliser ce qu’on achète.

Alors que l’Europe s’interroge sur la régulation du numérique, l’initiative “Stop Destroying Videogames” pourrait bien marquer un précédent : celui où les joueurs, unis à l’échelle d’un continent, imposent le respect de leur expérience, de leur mémoire… et de leurs droits.

Avatar du rédacteur

Développeur Full-Stack et fondateur Infinity Area, il exerce en tant
que rédacteur en chef depuis 2018, grand fan des triple A.

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