Test du jeu Assassin’s Creed Shadows : un Japon féodal convaincant ?

Publié le : 06 Avril 2025 vers 19:32

8
Test du jeu Assassin’s Creed Shadows : un Japon féodal convaincant ?

C’était l’un des jeux les plus attendus de cette année 2024 et après un report de quelques mois, Assassin’s Creed Shadows est enfin sorti sur PC et consoles le 20 mars 2025. Ce nouvel opus ambitieux d’Ubisoft s’attaque enfin à un fantasme de longue date chez les fans : le Japon féodal. Mais cette nouvelle ère est-elle synonyme de renouveau ou de répétition ?

Avant d’aller plus loin, je tiens à remercier Ubisoft de m’avoir permis de remonter dans le temps pour découvrir le Japon de 1579, pendant la période Azuchi-Momoyama. Ce test de jeu a été effectué sur PC avec une manette Xbox One.

 

 

Des choix de direction critiqués sur les réseaux sociaux

La sortie d’Assassin’s Creed Shadows a immédiatement divisé. Si certains fans saluent le cadre inédit, d’autres (notamment au Japon) ont critiqué certains choix de personnages et de représentation culturelle. Ce test se concentre sur l’expérience de jeu, en mettant de côté ces polémiques pour juger le gameplay, les graphismes, et surtout l’histoire.

 

Une prise en main repensée, mais pas toujours intuitive

Que vous soyez nouveau joueur ou vétéran de la saga, la prise en main d’Assassin’s Creed Shadows demande un petit temps d’adaptation. Certaines commandes emblématiques comme la roulade ont changé de touches, perturbant les anciens réflexes. Le nombre de fois ou je suis resté sur place au lieu d’esquiver un coup peut en témoigner.

L’interface utilisateur a aussi été revue de manière plus épurée, ce qui plaira aux fans de minimalisme mais pourra désorienter ceux qui aimaient tout avoir sous les yeux. Malgré tout, après quelques heures, le gameplay devient fluide, surtout dans les phases d’infiltration. Au niveau des menus, cela reste assez basique, nous laissant le luxe de nous concentrer sur le gameplay avant tout.

Assassin's Creed Shadows - Prise en Main

Que valent les graphismes d’Assassin’s Creed Shadows ?

Visuellement, Assassin’s Creed Shadows est un véritable hommage au Japon du XVIe siècle. Les paysages sont somptueux, oscillant entre forêts de bambous, villages enneigés et temples perchés. La météo dynamique sublime le tout, alternant pluie fine et couchers de soleil brumeux.

Les modèles de personnages sont détaillés, bien que parfois rigides, et les animations de l’eau sont malheureusement en deçà du reste, un contraste frappant face aux mouvements réalistes des feuillages. Mention spéciale à la gestion des ombres, impressionnante, et à la bande-son, envoûtante et parfaitement dans le ton.

 

En quête de vengeance dans un Japon féodal fragmenté

La trame principale d’Assassin’s Creed Shadows nous plonge au cœur d’un Japon féodal déchiré par les conflits et les luttes de pouvoir. L’histoire suit deux protagonistes aux profils radicalement différents mais complémentaires.

Naoe, une shinobi issue d’un clan déchu, guidée par une quête de vengeance aussi personnelle que politique, et Yasuke, un ancien samouraï africain au passé mystérieux, qui incarne une force tranquille et honorable, confrontée à une culture dont il cherche encore les repères.

Assassin's Creed Shadows - Naoe et Yasuke

Le duo fonctionne étonnamment bien. Si Naoe est la lame dans l’ombre, silencieuse et acrobatique, Yasuke est la puissance brute, celui qui affronte ses ennemis de face. Leurs motivations croisées donnent de la densité au récit, même si certains dialogues manquent parfois de crédibilité.

Le mode immersif en japonais est un excellent ajout, renforçant l’authenticité de l’expérience et offrant une vraie cohérence au ton du jeu. Malheureusement, comme dans Valhalla ou Odyssey, certaines quêtes secondaires cassent le rythme sans réel impact sur la narration principale.

Heureusement, la liste des cibles à éliminer est brillamment intégrée à l’intrigue. Chaque nom barré se transforme en petite victoire personnelle, chaque cible nous rapprochant du cœur du conflit. Un vrai retour au Credo des Assassins, à cette idée de justice ciblée et silencieuse qui s’était un peu diluée dans les derniers opus.

Assassin's Creed Shadows - Monde

Plus de furtivité, toujours autant de quêtes inutiles

Côté gameplay, Assassin’s Creed Shadows marque un tournant subtil mais assumé dans la série. L’ajout du grappin est l’une des innovations les plus marquantes : simple à utiliser, il permet une exploration verticale fluide et rapide, idéale pour grimper sur les toits traditionnels japonais. Cet outil ouvre de nouvelles possibilités en infiltration comme en fuite, donnant au joueur un vrai sentiment de mobilité.

Mais c’est dans la complémentarité des deux personnages jouables que le gameplay prend toute sa dimension. Avec Naoe, l’accent est mis sur l’agilité, la furtivité et les éliminations silencieuses. Elle se faufile dans les herbes hautes, utilise des kunais empoisonnés et peut littéralement disparaître dans l’ombre grâce à une mécanique de camouflage très bien pensée.

Yasuke, lui, propose un gameplay bien plus frontal : armé d’un kanabō dévastateur, il excelle dans les affrontements brutaux, brisant les lignes ennemies avec puissance. Ce contraste entre finesse et force offre une vraie variété dans les approches, et pousse à adapter sa stratégie selon la situation.

Assassin's Creed Shadows - Yasuke

L’infiltration, justement, est l’un des piliers de Shadows. Là où Mirage offrait une certaine indulgence, Shadows ne laisse aucune place à l’improvisation. Les ennemis ont une vue perçante, des routines de patrouille bien rodées, et le moindre faux pas est sévèrement puni. L’utilisation des ombres, des cachettes naturelles et des distractions devient essentielle pour progresser sans déclencher l’alarme.

Les outils d’assassin classiques sont de retour (bombes fumigènes, aiguilles empoisonnées) mais intelligemment modernisés pour coller à l’époque. Le tout est soutenu par un système de progression plus épuré, qui évite l’écueil du loot à outrance d’Odyssey ou Valhalla.

En bref, Assassin’s Creed Shadows réussit là où beaucoup d’épisodes récents s’étaient perdus : offrir un gameplay qui valorise la patience, l’observation et la maîtrise de ses outils. Un vrai retour aux fondamentaux, avec une touche de modernité bienvenue.

Assassin's Creed Shadows - Furtivité

Un DLC déjà prévu

À peine sorti, Assassin’s Creed Shadows prépare déjà la suite. Un DLC narratif est officiellement prévu pour fin 2025, avec la promesse d’un nouvel arc scénaristique centré sur un personnage secondaire encore peu exploité dans le jeu de base. L’intrigue devrait approfondir certains événements évoqués dans la campagne principale, tout en explorant une nouvelle région du Japon féodal, encore tenue secrète par Ubisoft.

Ce contenu additionnel permettra également d’enrichir les mécaniques de jeu avec, selon les premières rumeurs, de nouvelles techniques d’infiltration, un arsenal inédit, et peut-être même une mission coopérative ponctuelle – une première depuis longtemps dans la franchise.

Assassin's Creed Shadows - DLC

Le renouveau attendu depuis Mirage ?

Dans la lignée de Mirage, Assassin's Creed Shadows pousse encore plus loin le retour aux fondamentaux : infiltration, repérage des cibles, et exécutions précises. Le Japon du XVIe siècle est magnifiquement retranscrit, malgré quelques lourdeurs dans la narration. Un jeu pensé pour ceux qui aiment prendre leur temps, se faufiler et observer, tout en retenant un petit élément de foncer dans le tas pour tout casser.

Verdict final

Assassin’s Creed Shadows réussit à réinventer l’ambiance de la série tout en renouant avec ses racines. Si tout n’est pas parfait, avec pour causes principales l’interface perfectible et les quêtes secondaires ennuyeuses, le jeu offre une belle aventure dans un cadre inédit et immersif. Une réussite, en attendant la suite.
Test réalisé depuis une version PC Steam avec 40h de temps de jeu.

Les points clés

  • Un Japon féodal sublime et immersif
  • La météo dynamique bien maitrisée
  • Deux protagonistes complémentaires
  • Gameplay d’infiltration exigeant et efficace
  • Le système d’éclaireurs est bien pensé
  • Une histoire qui manque de peps
  • Interface trop minimaliste et peu intuitive
  • Quêtes secondaires toujours aussi ennuyante
  • L’IA encore perfectible