Trop impatient pour compléter les tutoriels de base, c’est avec un grand engouement que je me suis lancé dans ma première spéciale sur EA Sports WRC. Quelques minutes plus tard, c’est sans portes, sans pare-chocs et sans capot avant que je franchis la ligne d’arrivée, avec plus d’une minute de retard sur le leader de la course.
La spéciale suivante, suite à un choc fatal à 121 km/h je fus obligé d’abandonner. Et c’est bien ça la dure réalité de ce sport : la moindre erreur de parcours sur une surface que l’on ne maîtrise pas à la perfection peut s’avérer fatale.
Impitoyable et addictif à la foi
Avant d’aller plus loin, je souhaite remercier RESET PR pour m’avoir permis de froisser de la taule sur les plus belles spéciales du monde, et accessoirement de vous écrire ce test sur EA SPORTS WRC. Ce test a été effectué sur PC avec un mix de volant et de manette Xbox One.
Développé par Codemasters, ce descendant spirituel de DiRT Rallye 2.0 a pour mission de relancer la franchise de course de Rallye qui reste la référence dans son genre. Loin d’un DiRT 5 qui lui était plus axé sur l’arcade, EA Sports WRC s’offre les licences officielles du championnat du monde des rallyes (World Rally Championship).
Jouabilité
Néophyte ou pilote aguerri, EA Sports WRC fait les deux
Annoncé comme une simulation poussée de rallye, EA Sports WRC ne délaisse pas pour autant les néophytes. L’école du Rallye est une série de 12 tutoriels pour prendre en main les différentes mécaniques du jeu. Cela permet aussi d’apprendre à maîtriser son bolide sur différentes surfaces comme le gravier ou la neige, qui peuvent s’avérer trompeurs une fois lancé à 120 km/h.
Les leçons sont assez simples et c’est surtout en partie rapide que les joueurs apprendront de leurs erreurs. De plus, des aides à la conduite sont disponibles dans les réglages du jeu et peuvent être changées à tout moment. La difficulté des adversaires est elle aussi adaptable de 0 à 100 %.
Les pilotes expérimentés, eux, ne sont pas forcés de faire les leçons de rallye et peuvent commencer leur campagne solo ou s’aventurer dans le mode multijoueur en toute tranquillité. Les aides de conduite peuvent être désactivées dans leur intégralité pour faire entrer le joueur dans la peau d’un pilote professionnel. Petit conseil, pour ceux qui jouent à la manette, nous conseillons fortement de réduire la sensibilité de cette dernière pour éviter les pertes de contrôles incessantes avec les vieux véhicules sur l’asphalte.
Gameplay
Un vaste terrain de jeu
Mettre la main sur les licences officielles ne leur suffisait donc pas. Pour EA Sports WRC, Electronic Arts et Codemasters sont partis sur 600 km de spéciales, sur trois surfaces différentes (asphalte, gravier et neige), le tout réparti sur 17 sites différents. D’ailleurs, tous les continents sont à l’honneur avec des spéciales au Kenya, en Océanie, au Japon, au Mexique ou encore partout à travers l’Europe. Pour les intéressés, la spéciale la plus longue est celle de Biobío au Chili et s’étend sur plus de 34,7 km.
À sa sortie, ce sont 5 modes de jeux qui sont disponibles sur EA Sports WRC : Le mode carrière, le mode multijoueur, le contre-la-montre, les moments et la partie rapide. Le mode carrière est donc le refuge des joueurs solo et se présente comme l’axe majeur de progression dans le jeu.
Faire carrière dans le Rallye
Au début du mode carrière, le joueur a le choix entre commencer en bas de l’échelle en WRC Junior ou de se confronter directement au Rallye 1 et Rallye 2. Pour ma part, j’ai décidé de commencer au plus bas et de monter en puissance au fil des saisons. Et il faut dire que les saisons sont longues avec 48 semaines de compétitions. Un mal pour un bien, car cela permet de commettre des erreurs de parcours sans remettre complètement en question la performance annuelle.
Chaque course se compose d’une ou plusieurs spéciales qui varient en distance. Avant de se lancer, le pilote passe par la zone d’assistance où il peut étudier le parcours de la spéciale grâce aux « Shakedowns », préparer et/ou réparer son véhicule. Il est bon de savoir que chaque réparation prend un certain temps et que ce dernier est limité. Il faudra donc gérer ses priorités et jouer sur les forces des mécanos recrutés pour trouver un bon compromis. Sur une spéciale de nuit, est-il préférable de réparer le pet sur le radiateur ou de changer les phares endommagés ? Certaines décisions sont plus faciles à prendre que d’autres et on croise souvent les doigts.
Tout au long de la saison, le joueur aura la possibilité de s’engager sur plusieurs compétitions avec des voitures différentes. Attention cependant, il faut garder un œil sur les finances, car le coût hebdomadaire de chaque voiture varie selon sa puissance et bien d’autres aspects. Je vous conseille d’ailleurs de bien choisir ou construire vos véhicules, car une fois engagés dans une compétition, vous ne pourrez pas changer de véhicule à moins d’abandonner cette dernière. Finalement, les rallyes de régularité vous permettront de gravir les échelons si vous respectez les vitesses indiquées.
Une question de sensations et de perspective
Abordons d’abord le choix du périphérique. Avec une manette de console, les mouvements sont fluides et on peut faire danser la voiture dans les virages tout en gardant le contrôle. Cela devient un peu plus difficile avec des propulsions, car la gestion de l’accélérateur est plus compliquée sur un bouton que sur une pédale. Avec un volant, c’est une tout autre affaire avec des retours de force d’un réalisme rare et une parfaite retranscription du terrain dans les vibrations. Peu importe le périphérique, la sensation de vitesse est bien là !
Vient ensuite la perspective de conduite avec les différents angles de caméra. La caméra extérieure offre une meilleure visibilité du tracé, permettant d’anticiper les freinages et de moins se fier aux annonces du copilote. Cependant, la voiture parait nettement moins rapide en vue extérieure, ce qui enlève cet aspect de réalisme.
Avec la vue intérieure, qui plus est mains sur le volant, le jeu prends une tout autre dimension. Le joueur ressent mieux les imperfections du tracé et les virages sur ciels deviennent crispants pour les pilotes non aguerris. Les sensations deviennent donc plus intenses et réalistes et le son du moteur est beaucoup plus agréable.
Une réussite sur le plan technique
Graphismes & Optimisation
Dès la première course, on retrouve la précision de Codemasters avec d’excellents modèles de voitures (intérieurs comme extérieurs) qui sont la copie exacte, au sticker prêt, des vrais véhicules. Développé sous Unreal Engine 4, EA Sports WRC tient ses promesses sur le plan graphique malgré son menu et ses boutons un peu vieux jeu.
Hormis l’apparence des véhicules, l’environnement laisse quant à lui à désirer. Rien de surprenant tant les cartes sont nombreuses et au vu du nombre de kilomètres de route à parcourir tout au long du jeu. Mais c’est vrai que les bugs de textures occasionnels et les petits galets plus durs que des arbustes cassent un peu le réalisme du jeu.
De là à dire que tout est à jeter dans l’environnement ? Absolument pas ! En effet, la dégénérescence de surface et la météo dynamique rabattent les cartes en pleine spéciale. Et ce, encore plus la nuit ou l’on n’y voit vraiment pas grand-chose, surtout si nos feux avant sont endommagés. Si un platane traverse la route, c’est l’arrêt buffet garanti.
Le réalisme est au rendez-vous au niveau des effets de boue et de neige qui collent à la carrosserie. Les flaques d’eau et la pluie ont aussi un impact sur la visibilité et c’est là qu’on reste bouche bée devant des fonctionnalités comme les essuie-glaces manuels qui plongent le joueur dans un réalisme sans faille.
En termes d’optimisation, contrairement à ce que j’ai pu lire, EA Sports WRC tourne agréablement bien si vous avez une carte graphique récente. Je sais que certains se sont plaint de problèmes de freeze sur console, mais ça ne semble pas être le cas sur PC.
Attention aux gros bobos
L’une des fonctionnalités les plus importante de EA Sports WRC est la gestion de dégâts. Il suffit d’une seconde d’inattention ou d’un petit galet au bord de la route pour entrainer une perte de contrôle et engendrer des dégâts considérables. Les coûts de réparation peuvent vite grimper et vous mettre dans le rouge financièrement. Déjà que le mécène vous préfère voir perdre que de cabosser une aile, je vous suggère de bien vous entraîner avant de conduire des véhicules de prêt hors de prix.
Modèle économique
Passe de Rallye
Une fois n’est pas coutume dans le monde du jeu vidéo, EA Sports WRC propose bel et bien un passe de rallye qui n’est d’autre que des récompenses pour chaque niveau engrangé. À l’instar de Tom Clancy’s Rainbow Six : Siege et son Battlepass ou encore The Crew Motorfest, ce passe contient du contenu gratuit et du contenu « VIP ». Bien caché dans les méandres du menu principal, nul doute que ce passe de Rallye occupera une place plus importante dans l’avenir économique du jeu.
Moments payants
EA fait du EA et ça ne va surprendre personne. Dans son mode de jeu « Moments », EA Sports WRC permet aux joueurs de découvrir ou de revivre des moments forts de l’histoire du rallye volant en main. Pour l’instant, alors que la majorité des situations sont accessibles gratuitement, trois d’entres elles sont bloquées derrière l’abonnement EA Play.
