Gungrave G.O.R.E., intoxication aux plombs guarantie !

Publié le : 29 Sept 2024 vers 21:14

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Gungrave G.O.R.E., intoxication aux plombs guarantie !

Tout d’abord, j’aimerais remercier Plaion pour m’avoir permis de réaliser ce test de Gungrave G.O.R.E avec la version dématérialisée sur PC via Steam.

Gungrave G.O.R.E est un jeu d’aventure et de tir arcade, à la troisième personne. C’est le troisième jeu de la série Gungrave développé par Iggymob et publié par Prime Matter et Plaion. Ce nouvel opus marque le vingtième anniversaire de la saga après le dernier volet qui a vu le jour en 2002. Il est la suite directe de Gungrave VR et de VR U.N. qui ont servi de prologues.

Un point sur la saga Gungrave

La saga compte 3 opus complets et deux adaptations en VR :

  • Gungrave, sorti en 2002 , développé par Red Entertainment et édité par Sega sur Playstation 2 uniquement
  • Gungrave : Overdose, sorti en 2005 en Europe, développé par Ikusabune et édité par Red Entertainment sur Playstation 2 uniquement
  • Gungrave VR et VR U.N par Iggymob et Blueside, publié par Marvelous sur Playstation VR et PC en 2017 et 2018.
  • Gungrave G.O.R.E. sorti ce 22 novembre 2022, développé par Iggymob et publié par Prime Matter et Plaion sur PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X/S, et PC via Steam
Gungrave G.O.R.E., intoxication aux plombs !

La série de jeux vidéo « Gungrave » a inspiré une adaptation éponyme en version animée par Toshiyuki Tsuru et Yōsuke Kuroda et le studio Madhouse entre 2003 et 2004.

La racine du mal

Dans un futur proche, le Seed, une dangereuse drogue alien, refait surface et se répand dans le monde entier. Vous incarnez « Grave », un ancien tueur de la Mafia, mort assassiné, réanimé et transformé en une machine à tuer : le Flingueur de Résurrection. Grave est dépourvu d’émotions mais obsédé par l’éradication du Seed et la protection de sa fille adoptive, Mika.


Préparez-vous à une quête épique à travers l’Asie du Sud-Est et exercez votre vengeance. La justice prévaudra-t-elle ? Ou nos héros seront-ils victimes de la corruption ?
En tant que flingueur attitré du groupe Résurrection, vous incarnez l’anti-héros de vos rêves : une machine à tuer ultime, brutalisant vos ennemis sans pitié. Se mettre à l’abri et battre en retraite n’est pas une option pour Grave. Il ne fait que foncer, de préférence à travers ses ennemis dans une pluie de plomb.

Premières impressions

Le jeu s’ouvre sur un assez jolie cinématique qui nous remet dans le contexte de l’histoire. Bien entendu, on en a vue des plus jolies ; cependant elle reste agréable. Si cette longue scène d’exposition sur fond de voix off féminine suraiguë ne sera pas du goût de tous, ça a le mérite d’ être exhaustif. Bien que ce ne soit pas un exposé très subtile pour ce qui est de poser une ambiance, il est clair et pratique pour pour ceux qui n’auraient pas suivi la licence depuis ses débuts.

Niveau prise en main c’est tout de suite confortable. Les commandes sont intuitives et vous pouvez changer les contrôle clavier via le menu des paramètres facilement accessible.

Petit bémol néanmoins côté ergonomie parce que vous en pourrez pas décider de tout. Certains contrôles pré établis ne sont pas modifiables. Ou encore, certaines touches ne peuvent pas être réattribuées. Heureusement, il ne s’agit que quelques compétences spéciales qui ne sont pas forcément disponibles dès le départ. Aussi vous aurez le temps de vous faire à cette petite contrainte qui va démanger vos habitudes de confort.

Gungrave G.O.R.E., intoxication aux plombs !

Ce qui frappe le plus fort -aïe!- et en premier, au propre comme au figuré c’est Grave lui-même ! Anti-héro vampirico-romantique ténébreux, silencieux et taciturne à mèche avec une ÉNORME… puissance de feu.

Le personnage que vous incarnez est constitué à 80% de « badassitude » et le reste sent bon le cuir et le métal. Si j’ai eu du mal à ne pas décrocher des explications du personnage féminin dont l’archétype a le don de m’agacer tous supports confondus, l’entrée fracassante du personnage principal m’a vite rattrapée !

La mise en scène est brutale et efface. La bande originale couplée à une réalisation dynamique pour cette dernière partie de cinématique, vous mettent au diapason ! Grave débarque et distribue les cachous avec un énorme flingue dans chaque main : tournée générale de saturnisme foudroyant ! Ça va saigner et il va pleuvoir du plomb !

Gameplay

On a là un très bon délire régressif qui a gardé l’authenticité des jeux de combat d’arcade nerveux à l’ancienne ! Malgré cet héritage très rétro dans le squelette et la structure, le style a pris un sérieux coup de jeune et c’est très plaisant !

Plutôt que de faire appel à des tartines indigestes de « memberberries » à la sauce « remake foireux », le jeu cherche à faire une force de son identité. Grâce à son ergonomie fluide, il met au goût du jour de bonnes vieilles recettes.

A l’ancienne

Il a immédiatement titillé mes souvenirs de « beat ’em all » ! C’est un digne héritier de ce sous-genre du jeu d’action. Le personnage combat un grand nombre d’ennemis en marchant à travers des niveaux, section après section, pour arriver à un combat de boss. Gungrave G.O.R.E. sait parfaitement renouveler le genre et s’adapter à l’air du temps.

Gungrave G.O.R.E., intoxication aux plombs !

Le nombre de commandes est réduit. C’est au profit d’un système de combos, de jauges et de multiplicateurs qui sont d’une efficacité remarquable et qui soulignent encore l’aspect rétro dont il s’inspire.

On garde le rythme

On a de bonnes sensations grâce à un rythme maîtrisé. Il n’y a pas de temps mort mais on a suffisamment de temps pour souffler sans se sentir harcelé ou submergé par la jeu qui impose tout de même un haut degrés de concentration au fil de la progression.

Ce qui fait grincer

Je déplore cependant un didacticiel très envahissant ! Il est utile puisqu’il vous rappelle les manœuvres possibles et les combos que vous pouvez/devez effectuer pour déclencher vos capacités spéciales. Cependant, il met l’action complètement en pause pour afficher les panneaux d’explications. En cela, l’ergonomie fait un peu penser à ce qu’on trouve sur certains jeux mobiles. C’est très désagréable.

Cela doit-il laisser penser à un portage sur mobile dans le futur ? Ou est-ce simplement une volonté de se plier aux tendances actuelles pour se donner un aspect plus contemporain ? Peut-être aurait-il été plus agréable de trouver un moyen fluide d’intégrer les notes du didacticiel et ses explications dans la diégèse ? Cela se fait dans les jeux narratifs. On regrette qu’il n’y ait pas un petit effort pour rendre la chose moins abrupte.

Gungrave G.O.R.E., intoxication aux plombs !

Les mouvements et l’animation du personnage sont bien gérées, quoiqu’un peu raides parfois, et crédibles. En effet, Grave traîne accroché à son dos, son cercueil-lance-missile, enchaîné à son corps. On a une bonne sensation de l’inertie du personnage dans ses gestes et ses postures.

Jouabilité sympathique

On prend le jeu en main rapidement. Le niveau de difficulté moyen est accessible, même aux débutants. Il existe plusieurs modes de difficulté selon le plaisir que vous recherchez. On peut changer de mode de difficulté en cours de route sans perdre l’intégralité de la progression ni avoir à reprendre une nouvelle partie au début. Les niveaux sont re-jouables à loisir si jamais vous souhaitez exploser vos propres records !

Je suis très sensible à cette plasticité. Nous n’avons pas tous la même façon de jouer, ni le même temps disponible, ni encore les même attentes face à la difficulté d’un jeu pour ce qui est d’y prendre du plaisir. Cette adaptabilité de la part de Gungrave G.O.R.E. est vraiment appréciable. Chacun peut y trouver son compte.

Level Design

Côté level design je déplore une certaine monotonie dans la succession des « tableaux » (même si on ne peut plus réellement parler de tableaux puisqu’il s’agit d’une carte en 3D dans laquelle on évolue de façon fluide et non plus de véritables tableaux comme sur nos vieux jeu d’arcades de gamins des 90’s…). Quand vous avez saisi et apprivoisé les mécaniques, ça devient tout de suite un peu répétitif malgré une difficulté qui s’accroît au fil de la progression. Je note néanmoins qu’il y a un effort déployé pour tenter de briser cette monotonie en introduisant des variantes de mécaniques diverses.

D’un autre côté, on voit aussi qu’on a affaire à un hommage aux jeux qui furent ses ancêtres car on reste dans des décors familiers ( le niveau du train, la balade dans les égouts etc…) sans pour autant avoir un aspect vieillot ni trop redondant. Le jeu a sa propre identité et c’est bien.

Gungrave G.O.R.E., intoxication aux plombs !

Tactique légère

Vous pouvez gérer vos esquive, vos couverts, prendre un ennemis en otage pour en faire des boucliers humains… Nous nous leurrons pas, la plupart du temps vous foncerez dans le tas pour faire grimper jusqu’aux cimes le compteur de combos ! Cela dit, avoir l’occasion de réfléchir un peu en faisant de la tactique légère, ça fait aussi parti du plaisir.

Ambiance

Vous comparez. Les humains sont des créatures de comparaison. Nous décidons constamment si les choses sont bonnes ou mauvaises, meilleures ou pires que d’autres. Finalement, nous faisons tellement de comparaisons que nos cerveaux surchargés acceptent n’importe quoi, bon ou mauvais, juste ou faux. Sans se soucier de savoir lequel est lequel. Il n’y avait rien d’extraordinaire à être un criminel ou la victime d’un crime. C’était une chose quotidienne, ordinaire. Et la violence faisait partie de la routine quotidienne.

Brandon Heat, Gungrave l’animé

Qu’on aime ou pas l’aspect « japanime » de l’opus, on ne peut pas nier que c’est réussi. Il s’agit d’un parti pris fort et d’une identité marquée. L’action excessive et régressive, les personnages tout à fait archétypaux, les axes narratifs simples qui vont droit au but, comme la vengeance ou le fait de sauver le monde… Tout ça à l’avantage de mettre immédiatement dans le bain les joueurs familiers de la saga. On aime, ou pas, cependant, cela a le mérite d’être d’une grande efficacité !

Gungrave G.O.R.E., intoxication aux plombs !
Gungrave G.O.R.E., l’anime

Je déplore l’animation de certaines cinématiques que j’ai trouvé un peu raide, à l’image de celles de certains jeu mobile. Parti pris ou défaut de conception ? Quoi qu’il en soit, cela dénote un peu et laisse une impressions de manque de soin. Le parti pris d’un style « cartoon » ne doit pas être une excuse pour bâcler l’animation ou la rendre simpliste. Les moteurs de jeu permettent de nos jours d’apporter une très belle subtilité d’animation et de réalisation en matière de rendu même si le style graphique se veut rétro, simple ou cartoon.

Gungrave G.O.R.E., intoxication aux plombs !

Le personnage principal est selon moi la plus grande force de l’ambiance du jeu : c’est un cliché ambulant. C’est volontaire, c’est second degrés et ça fonctionne. Il est sinistre, taciturne, silencieux et violent. Il est l’archétype du anti-héros protecteur au passé trouble, qui a été brisé et s’est changé littéralement en machine à tuer ! Ça fonctionne du tonnerre et on se prend au jeu !

Son apparence et son design vous rappellerons d’autres archétype du même genre dans des jeux comme Castlevania ou bien Devil Maycry.

Gungrave G.O.R.E., sous ses dehors de grand délire régressif, a un ton burlesque et satirique un peu kitch ( jusqu’au crane ricaneur de votre indicateur de carte qui s’enflamme quand vous plafonez vos combos ) qui n’est pas pour me déplaire. Il vient flirter avec l’humour noir et tourne en dérision le comportement viril, impassible et taciturne à l’excès du héros. Avec ce timbre très second degrés, le jeu rattrape sur le ton ses faiblesses graphiques et narratives.

Gungrave G.O.R.E., intoxication aux plombs !

Je suis particulièrement friande de l’esthétique rétro-futuriste qui est mise en scène. Elle a été mise au goût du jour par le genre cyberpunk très tendance ces dernières années. Elle reste toujours aussi clinquante et enchanteresse avec ses néons multicolores et ses gratte-ciels lumineux. Et comme dans toute œuvre du genre, elle est indissociable de son côté sombre et postmoderne dans lequel viennent se lover la pègre, la violence et la drogue !

Le tout est accompagné par une bande originale, hard rock et new wave bien posée. c’est rytmé et ça s’adapte parfaitement à l’action. Les effets sonores d’ambiance sont aussi très réussis. Le cuir qui se plaint sous les efforts de Grave, les cliquetis métalliques et omniprésents de ses carcans de chaines, les explosions à foison !

Verdict final

Je pense que c'est plutôt un bon jeu dans sa catégorie. Il a le mérite d'être accessible au débutants qui ne connaissent pas la saga ou bien qui ne sont pas coutumiers du genre. Même si à mon sens il ne révolutionne pas le style, il a le mérite de posséder son propre univers très caractéristique et de proposer une progression malléable et des niveaux de difficulté réglables ! Étant donné que j'ai perdu la main, n'ayant pas joué sur ce type d’œuvre depuis des années, ma note est peut-être indulgente. Cela dit, j'ai trouvé que ce jeu avait l'avantage de n'avoir aucun vrai gros défaut problématique et d'être globalement agréable ce qui, en soi en fait un bon jeu. Ajoutons à cela que c'est un jeu complet et fini ! Ce qui n'est pas donné à tous par les temps qui courent quand la mode est à la précommande et à la microtransaction.Peut-être pas LE jeu de la décennie, mais vous passerez de bons moments sur une musique détonante !
Test réalisé depuis une version PC via Steam avec 4h+ de temps de jeu.

Les points clés

  • Bande originale au top
  • Gameplay fluide et agréable
  • Ambiance et sensations régressives
  • Plasticité de la difficulté
  • Didactitiel envahissant
  • Ergonomie toujours faible pour le clavier/souris
  • Sucession des niveaux répétitive
  • Manque d'originalité des tableaux