Tout amoureux de course automobile attendait avec impatience l’arrivée de Project Motor Racing (PMR), présenté comme le nouveau jeu simracing capable de jouer dans la cour des grands avec Assetto Corsa Competizione, ou encore iRacing. Une promesse immense (peut-être trop), tant la première prise en main laisse un sentiment d’inachevé.
PMR arrive avec une mission claire : proposer un gameplay précis, immersif, exigeant. Mais une fois le volant entre les mains, la réalité se montre plus contrastée : beaucoup de bonnes idées, une base solide… mais un manque évident de précision et de finition dans de nombreux aspects essentiels. Voici donc notre test à chaud : ce qui fonctionne, ce qui déçoit, et ce que Straight4 Studios doit absolument revoir pour transformer PMR en véritable pilier du genre.
Une bande annonce qui vendait du rêve
Lors de son annonce, Project Motor Racing avait impressionné. Le trailer mettait en avant une météo dynamique ultra détaillée, des reflets audacieux sur carrosserie, ainsi que des cockpits modélisés avec soin. Les effets de pluie et le rendu nocturne illuminaient littéralement l’écran.
Straight4 Studios promettait une physique nouvelle génération, un grip authentique, une gestion de pneus poussée et une immersion sonore au niveau des meilleurs. À cela s’ajoutaient des circuits iconiques, des protos légendaires et des GT modernes magnifiquement animées.

L’état du jeu à sa sortie : un moteur qui tousse encore
Malgré toutes les promesses affichées lors de la promotion du titre, Project Motor Racing peine à convaincre à sa sortie. Et pour ce, de nombreux problèmes viennent gâcher la fête :
- Un FFB et un handling irréguliers - Le ressenti au volant manque d’identité. Certaines voitures donnent de belles sensations, notamment les modèles classiques, mais le reste oscille entre survirage étrange, grip incohérent et FFB trop léger.
- Graphismes corrects mais pas révolutionnaires - Les circuits et voitures sont jolis, mais rarement impressionnants. Certaines textures marquent le pas, les ombres s’animent parfois de manière imprévisible, et l’éclairage manque de profondeur.
- Dégâts visuels convaincants, mais manque d’informations mécaniques - Les déformations sont esthétiques et bien réalisées, mais aucune vraie indication ne permet de savoir ce qui est cassé mécaniquement. Le ressenti seul n’est pas suffisant à notre goût.
- Collisions irréelles - On rebondit comme un parpaing en mousse dès qu’on touche un mur ou une autre voiture. Une collision à 250 km/h devrait être dramatique… mais ici, on repart presque comme si de rien n’était.
- L’ingénieur radio aux fraises - Il prévient d’une « voiture lente devant » alors qu’elle est une minute plus loin. Il conseille de « protéger l’intérieur » au moment le moins pertinent. Bref, il est plus comique qu’utile.
- Des incohérences visuelles et systèmes étranges - Feux de départ affichés à l’écran, mais pas dans les feux réels sur la piste ou encore l’IA qui change de rythme sans logique.

Un mode carrière innovant, mais pas parfait
Le mode carrière de Project Motor Racing surprend positivement : choisir son budget, son modèle de paiement, son approche financière est extrêmement appréciable. Cette profondeur est rare dans les simulations modernes, et même des jeux axés sur la campagne comme MotoGP 25 ne proposent pas cette granularité.
Mais plusieurs raccourcis ternissent le tout. L’interface utilisateur est très sommaire au point de parfois paraître brouillonne. En effet, la touche « Restart » pour recommencer une course depuis le début est placé juste à côté du bouton « Continuer ». On réinitialise une course par erreur car le menu lag parfois ce qui est très irritant.
De plus, l’IA est beaucoup trop agressive, même en practice. Dans un mode de jeu ou on paye la franchise pour les dégâts infligés à notre voiture, c’est étonnant de voir des bots chercher autant le contact. Surtout quand ils ne prennent pas le virage à l’apex. Finalement, les commentaires dans les menus sont appréciables mais un poil répétitifs. Le mode carrière est donc innovant, mais il manque cruellement de finition.

Les points d’amélioration non négociables
Pour que Project Motor Racing puisse se hisser au status de référence du simracing, il y a du boulot. Le premier chantier concerne le handling et le force feedback, qui nécessitent une refonte profonde pour offrir un ressenti cohérent et fiable sur certains volants. L’optimisation générale du titre est également indispensable : les variations de FPS nuisent encore trop souvent à l’immersion, même sur des configurations solides.
Les collisions quant à elles, sont trop légères et parfois complètement irréalistes. Ce manque de poids et d’impact empêche le joueur de ressentir le danger de la course et ne sanctionne pas suffisamment les joueurs qui maltraitent leur voiture. Dans le même esprit, les dégâts mécaniques doivent être mieux représentés et surtout mieux communiqués, afin que chaque choc ait une conséquence tangible et lisible.
Enfin, les incohérences visuelles comme l’éclairage ainsi que la fiabilité du réseau, notamment dans les lobbys multijoueur, doivent être corrigées pour garantir une expérience complète, cohérente et compétitive.

Quel avenir pour le jeu ?
La bonne nouvelle, c’est que les développeurs sont à l’écoute. Straight4 Studios a déjà publié plusieurs correctifs significatifs, dont une Update 1.5 qui va dans le bon sens. Et celle-ci propose quelques améliorations notables :
- Le FFB est plus cohérent, notamment au freinage.
- Les blips intempestifs ont été corrigés.
- La météo plus lisible et les particules sont plus réalistes.
- Optimisation DLSS.
- Multijoueur plus stable, avec des chargements moins longuets.
- Certains bugs du mode carrière ont été patchés.
Rien de révolutionnaire, mais ces correctifs montrent une dynamique rassurante.
