Saints Row (2022) - Au combien le monde moderne est agaçant

Publié le : 29 Sept 2024 vers 21:14

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Saints Row (2022) - Au combien le monde moderne est agaçant

Avant de commencer ce test, je tiens à remercier PLAION France pour leur confiance et sans qui je n’aurais pas pu construire mon empire du crime à Santa Ileso. Ce test de Saints Row (2022) a été effectué sur PC avec une manette Xbox One.

Saints Row (2022) est la suite du très acclamée Saints Row IV (2013) et reboot de la franchise. Ce jeu d’action-aventure à monde ouvert partage bon nombre de similitudes avec Grand Theft Auto, sans pour autant évoluer dans le même registre. Dans Saints Row, le chaos, la destruction et la dérision règnent en maître.

Une vraie guerre de factions 

Dans Saints Row, 4 factions font la loi. Les Saints, los Panteros. les Idols et Marshall. Chaque faction contrôle une partie de la ville ou elle promeut des activités criminelles. C’est à se demander à quoi sert la police dans tout ça. En effet, les gardiens de la paix ont la même force de frappe qu’un insecte sur un pare-brise. Décortiquons les factions ci-dessous:

  • Les Saints – C’est votre faction, celle que vous décidez de former avec vos colocataires lorsque vous vous rendez compte que vous n’êtes que de simples pions dans les autres factions.
  • Los Panteros – L’interprétation classique du gang aux Etats-Unis. La communauté hispanique retranchée dans ses quartiers est protégée, ou plutôt dirigée par une mafia. Des gros durs qui essayent de survivre dans une ville ou ils ne semblent pas très bien accueillis.
  • Les Idoles – Une sorte de regroupement de libéralistes apocalyptiques au look punk. Ce groupe est simplement anti-tout. Opposé au gouvernement, les idoles sont majoritairement composés de jeunes qui essaient de naviguer le long fleuve de la vie. Et ce, sous influence de meneurs mystérieux, qui semblent bien cacher leur jeu à travers leur propagande.
  • Marshall Defense Industries – Le bras armé de la richesse. Cette milice privée obéit aux ordres de Mr Marshall et travaille en collaboration avec la police. Sa spécialité? Le meurtre. Ses limites? Aucune.

Plus qu’un simple jeu

Ce qui m’a le plus surpris à travers les dialogues et le scénario, c’est la proximité avec le monde réel. Le jeu semble traiter des problèmes de société actuels ou en devenir et je trouve vraiment que l’équipe de Volition s’est surpassée pour dépeindre ces problèmes sociétaux.

Tout d’abord, les 4 colocataires. Ils appartiennent tous à un groupe au début du jeu mais celui-ci est facilement rompu lorsqu’ils découvrent qu’ils ne sont que de pions, de la chair à canon. Ils préfèrent donc abandonner leur communauté au profit d’une nouvelle cause, plus personnelle et individualiste mais pour autant tout aussi meurtrière. Cela reflète pour moi assez bien le problème d’appartenance à leur communauté chez certains jeunes, qui les forcent à aller voir ailleurs. De l’autre côté, on aperçoit la propagande de masse de chaque groupe/gang qui souhaite dicter ses lois.

 

Test du Jeu Saints Row (2022) | Le chaos moderne

 

Un level design qui ne suit pas

Gare aux lignes droites ! C’est le gros point noir de Saints Row. La rigidité du level design retient constamment le joueur lors des missions. Par exemple, si vous êtes sous le feu ennemi et décidez de vous mettre à couvert, vous devrez le faire dans un rayon proche de la vague d’ennemi sous peine d’être averti par le jeu qui vous prompte à revenir dans la zone dans les 10 prochaines secondes. Autant dire que cela favorise l’approche bourrine et ne permet pas au joueur de jouer de la manière qu’il veut.

La furtivité n’en parlons même pas. C’est à se demander pourquoi les développeurs ont voulu implémenter ce concept dans quelques missions alors qu’il est simplement inutile. Les niveaux sont assez linéaires et ressemblent beaucoup à la technique utilisée par Square Enix dans les 3 derniers Tomb Raider, mais en moins bien. Le gameplay arme en main ressemble plus à du APB Reloaded qu’un jeu Triple A et ça c’est dommage. Néanmoins, Saints Row reste amusant, malgré ses limitations.

Une bonne dose de bonne humeur 

Contrairement à Grand Theft Auto (GTA pour les intimes), Saints Row ne fait pas dans le sérieux… ni dans le réalisme. La dérision fait souvent partie des dialogues et activités. Par exemple, l’entreprise de fraude à l’assurance consiste à vous jeter devant des voitures roulant à fond. Le but étant de se faire percuter le plus de fois possible en 5 minutes, ce qui mène à des vols mémorables, des explosions dans tous les sens et des gros bobos pour notre protagoniste. Complètement irréaliste, et pourtant si marrant.

De plus, l’une des animations de combat au corps à corps est une série de grosses claques infligée à l’ennemi. L’animation liée à l’effet sonore est incroyable, de quoi titiller les standards d’Assassin’s Creed Valhalla.

 

Test du Jeu Saints Row (2022) | Le chaos moderne

 

Un personnage principal agaçant 

Je ne sais pas si ce n’est que moi, mais la répartie enfantine et l’EGO surdimensionné de notre personnage principal le rend vite insupportable, tant l’arrogance de ce dernier est grande. Cela ajoute un côté comique au jeu, cependant, lorsque je pense à un chef de gang, j’ai plutôt en tête quelqu’un de sérieux et réfléchi et non une pile électrique impulsive. A mon humble avis, le personnage principal ferait un très bon bras droit, un meneur de choix, mais pas un “boss”. Cela ne reste qu’un avis personnel.

Hector de Fast and Furious peut se rhabiller

Un des gros points positifs de ce nouvel opus c’est bien la personnalisation. Celle-ci est constamment disponible et offre une liberté quasi inégalée au joueur via le téléphone du protagoniste. Les options esthétiques sont nombreuses et vous donneront une vraie liberté, jusqu’au choix de la taille, la forme et l’inclinaison du nez. Pour les vêtements, différents magasins sont éparpillés aux 4 coins de Santa Ilso et offrent des choix pour tous les goûts.

Concernant le tuning de vos bolides, la même règle s’applique. Comme dans GTA, il vous suffit de vous rendre dans un garage pour personnaliser votre véhicule. Certains kits et quelques livrés sont disponibles à l’achat et les possibilités de customisation manuelle sont très variées. De quoi construire la voiture de vos rêves avec laquelle frimer pendant vos nombreux déplacements à Santa Ileso. Le point ++ ? Tout est accessible via l’argent en jeu et aucune microtransaction n’est nécessaire. Et ça c’est rafraîchissant.

 

Test du Jeu Saints Row (2022) | Le chaos moderne

 

A voir ce que les DLC vont pouvoir apporter au jeu. Stay tuned !

Verdict final

Saints Row innove sur le plan créatif grâce à une très bonne reproduction de la société actuelle dans un futur pas si lointain que ça. L’histoire principale est captivante et on s’attache vite aux 4 protagonistes principaux. Malgré cela, Saints Row peine à garder l’attention du joueur hors des missions principales. Le level design est assez pauvre et les options du joueurs sont limitées à tirer sur tout ce qui bouge. Cela reste néanmoins un bon jeu.
Test réalisé depuis une version PC avec une manette Xbox One avec 10h+ de temps de jeu.

Les points clés

  • Scénario qui dépeint parfaitement la société actuelle
  • La personnalisation quasiment illimitée
  • L’animation de claques
  • La variété de véhicules
  • La variété d’entreprises
  • Super bande son
  • Répétitivité des missions secondaires
  • Level design trop rigide
  • Quand un van de police rattrappe une bugatti veyron
  • Toutes les missions qui passent par un arrêt au QG
  • Les poursuites, les poursuites, les poursuites
  • L’arrogance du personnage principal