Isonzo – Le chaos de la grande guerre en haute altitude
Publié le : 01 Oct 2024 vers 01:15
Avant de commencer ce test, je tiens à remercier Focus Entertainment pour cette opportunité de revivre des moments importants de notre histoire sur Isonzo. Ce test a été effectué sur PC au clavier-souris.
Développé par le studio néerlandais BlackMill Games, Isonzo est un jeu de tir historique à la première personne sorti en septembre 2022 qui retrace les évènements de la première guerre mondiale au cœur des Alpes sur le front Italien. C’est le troisième opus de la franchise WWI après l’excellent Verdun (2015) et le très bon Tannenberg (2019).
Partez au front
Battlefield 1 en mode hardcore
Contrairement à ses compétiteurs directs comme Battlefield 1, Isonzo est loin d’être un first person shooter orienté vers l’arcade pour la simple et bonne raison qu’une seule balle tue. Il est donc déconseillé de courir dans tous les sens à découvert, sous peine de recevoir un coup fatal. Privilégiez plutôt les déplacements de couverture en couverture, souvent accroupis ou allongés.
Le gameplay d’Isonzo est donc assez réaliste, et se déroule sous une atmosphère tendue qui promeut l’immersion. Les objectifs sont clairs et précis, et le système de réapparition est assez diversifié pour vous permettre de contourner l’adversaire pour les prendre à revers.
Cela dit, peu importe le point de réapparition que vous choisirez, vous tomberez assez rapidement face à d’autres ennemis, qui ne seront pas toujours facile à différencier de vos coéquipiers. Comme dans Rising Storm 2: Vietnam, les dégâts alliés sont activés et donc il faudra être très attentif sur qui vous tirez.
Prise en main
Pour les habitués de FPS, Isonzo est assez facile à prendre en main sur le plan du combat. Les mouvements sont classiques et les viseurs sont précis, même de loin. De plus, les opportunités de construction, de destruction ou de capture de point sont assez intuitives pour qu’elles ne requièrent pas de tutoriel. Le joueur devra seulement s’habituer à la lenteur de la visée et du rechargement.
Tactiquement, c’est une tout autre histoire. Les différents plans d’attaque et les demandes de bombardements demandent une très bonne connaissance des cartes et surtout du déroulement des parties.
Graphismes
Sur le plan graphique, Isonzo rend une copie en demi-teinte. Bien que les graphismes aient progressé depuis Tannenberg, les modèles 3D et les animations en combat restent assez rudimentaires. Ajouté à la lenteur du gameplay, on note un certain manque de fluidité. Comparé à Battlefield 1, qui inclut des cartes comme Monte Grappa opposant les forces italiennes aux austro-hongrois, Isonzo arrive difficilement à rivaliser sur le plan visuel.
Le sound design quant à lui est de très bonne qualité, permettant d’entendre les ennemis à distance et de se placer dans leur dos pour apporter un coup fatal. De plus, les musiques rythment bien l’action du jeu, pour plus d’immersion. Ces dernières s’estompent lorsque le joueur essuie des bombardements pour accentuer la violence des explosions.
Des combats à grande échelle
Un seul mode de jeu: l’offensive
Actuellement, Isonzo ne propose qu’un mode de jeu, l’offensive où deux équipes s’affrontent pour capturer ou défendre des objectifs. Les parties durent généralement une petite demi-heure selon votre vitesse de progression de secteur en secteur. C’est un mode de jeu assez classique dans les FPS, aussi connu sous le nom d’ «Opérations» ou de «Rush» selon les franchises.
Un seul mode de jeu parait assez maigre pour un jeu sorti il y a presque deux ans et ce encore plus une fois la fin de l’évènement «The Ascent». La taille des cartes et leur topographie atypique permettent de tenir le joueur en haleine pendant de nombreuses sessions de jeu mais il arrivera bien un moment où on aura fait le tour du jeu.
Coopérer pour rester en vie
A l’instar d’autres jeux de tir tactique comme SQUAD, la coopération est capitale pour gagner vos parties. Isonzo dispose de chat vocaux et textuels pour communiquer avec vos coéquipiers. Et quand ils sont bien utilisés, les parties sont bien plus agréables. Une équipe coordonnée est une équipe qui gagne en capitalisant sur les erreurs ou la désorganisation de ses adversaires.
Cet aspect de coopération s’applique surtout dans les escouades. Se déplacer en groupe permet de décupler sa force de frappe et d’assister ses frères d’armes en position vulnérable comme le rechargement, faute d’avoir une arme secondaire sous la main. Il y a également tout un aspect tactique avec les frappes aériennes qui mérite d’être exploré plus en profondeur une fois que vous maîtriserez complètement votre classe.
Se spécialiser ou se faire massacrer
Le système de progression dans Isonzo, comme dans beaucoup d’autres jeux de guerre, se base sur la spécialisation des classes (Alpiniste, Fusiller, Ingénieur, Officier, Sniper et Assaut). À travers des défis, le joueur pourra débloquer de nouvelles armes comme la grenade et diversifier son expérience de jeu.
Bien qu’il soit recommandé d’explorer toutes les classes pour trouver celle qui convient le mieux à son style de jeu, jongler entre les classes trop souvent pourrait s’avérer préjudiciable. En effet, lorsque vous débutez en tant que Fusiller, vous n’aurez que votre fusil, une pelle et des bandages à disposition. Il sera donc compliqué de déloger une escouade d’une tranchée sans explosifs ou fumigènes.
Des objets de cosmétique sous forme de DLC
Pour s’assurer de rester fidèle sur le plan historique, les développeurs ont choisi de limiter la personnalisation des soldats au strict minimum. Vous ne pourrez donc pas vous balader en rose fluo sur les champs de bataille, encore heureux. Néanmoins, certaines options de cosmétiques comme des skins d’uniformes spéciaux ou de tête sont disponibles à l’achat sous forme de Pack DLC Steam. Comptez entre 6,99€ et 24,99€ par pack.
The Ascent
Un nouveau mode de jeu éphémère
Du 10 avril au 30 avril, les joueurs d’Isonzo ont pu s’immerger dans ce nouveau mode de jeu, l’Ascent. Le concept est simple: si vous attaquez, vous devez gravir une montagne où se sont retranchés vos ennemis. Si vous parvenez à atteindre le sommet du Mont Marmolada alors la victoire vous tend les bras. En revanche, les défenseurs devront camper leurs positions pour stopper la progression italienne.
Prenez garde aux pierres
Ce nouveau mode de jeu propose un gameplay hautement vertical, ce qui retranscrit bien la difficulté extrême des combats en montagne. Pour grimper, les assaillants doivent placer des pitons pour faciliter la montée en s’accordant. Le travail d’équipe est donc primordial pour protéger vos frères d’armes lorsqu’ils se mettent en position vulnérable pour aider le reste de l’équipe. Surtout qu’au-dessus de vos têtes, les défenseurs vous canardent sans arrêt, allant même jusqu’à jeter des pierres pour atteindre des ennemis dans les recoins où ils ne peuvent pas viser au fusil.
La défense plus amusante que l’attaque
«The Ascent» est un mode de jeu limité pour une raison bien précise: il n’est pas du tout équilibré. Cela veut-il dire qu’on ne peut pas s’amuser dessus pour autant? Pas du tout.
- L’attaque – C’est la partie la plus technique. En plus de devoir regarder ou vous mettez les pieds, vous devrez gravir la montagne en utilisant, soit un pioche comme Lara Croft ou via un encordage. Le tout en essayant de tuer des ennemis et capturer des points stratégiques pour y établir des spawns. Un vrai parcours du combattant, avec seulement un coup par rechargement de fusil.
- La défense – C’est la partie la plus fun. Attendre en hauteur que les adversaires gravissent la montagne sans défense. Vous pouvez également jeter des pierres puis les regarder rebondir plus bas, emportant parfois un pauvre soldat italien. Au premier point de défense, vous verrez également les traces de pas laissées par les soldats adverses dans la neige, vous donnant une idée d’où viser.
Verdict final
Avec Isonzo, les développeurs néerlandais se sont efforcés de retranscrire une nouvelle fois la Grande Guerre dans un environnement bien singulier. Bien que les mécaniques de jeu soient les mêmes, Isonzo explore un front peu connu, celui des Alpes italiennes. La beauté et la singularité de l'environnement, et ce malgré des graphismes passables, font d’Isonzo un FPS qui en vaut le détour. L'évènement «The Ascent» est également une belle surprise qui nous aura diverti pendant une vingtaine de jours.Les points clés
- Combats réalistes
- Level design des cartes en montagne
- Diversité de classes
- Crossplay sur console
- Bon système de progression
- Ambiance immersive
- Une balle, un mort
- Graphismes pas à la hauteur d’un Battlefield 1
- Un seul mode de jeu permanent (Offensive)
- Gadgets à débloquer (grenades, fumigènes)
- Cosmétiques hors de prix