The Last Oricru [PC] – Un souls-like hors du commun
Publié le : 29 Sept 2024 vers 21:14
Avant de commencer ce test, je tiens à remercier PLAION France pour leur confiance et sans qui je n’aurais pas pu explorer les terres de Wardenia. Ce test de The Last Oricru à été effectué sur PC (Steam) au clavier-souris.
The Last Oricru est un jeu Action-RPG à la troisième personne développé par le studio indépendant GoldKnights. L’univers du jeu mélange le médiéval et la science-fiction sur une même planète: Wardenia. Le développeur parie aussi sur la narration évolutive pour amener un élément de re-jouabilité dans son jeu.
Un réveil brutal
Les premières images de The Last Oricru sont pour le moins déconcertantes. Alors que notre héros se réveille tout juste d’un long sommeil dans une capsule d’hibernation, il est ensuite poignardé à mort par un alien devant les yeux d’Ilvar, un sosie tout aussi hideux de Jabba le Hutt. De quoi nous rappeler une des cinématiques phares de Fallout 4.
Dans The Last Oricru, le joueur incarne Silver, un humain cynique et immortel à la langue bien pendue qui se retrouve bloqué sur la planète Wardenia. Seul bémol, les autochtones ne sont pas très accueillants et Silver devra naviguer au cœur d’un conflit entre différentes factions. Une vraie guerre civile à laquelle le joueur prend part en aidant les “Ratteux” rebelles ou en apportant leur soutien à la royauté Noboru. Dans les deux cas, il est bon de savoir que chaque choix, même le plus insignifiant, aura des répercussions sur la suite de l’aventure.
En termes de graphismes, The Last Oricru ne révolutionne pas le genre. Ces derniers sont plutôt en deçà des attentes pour un jeu vidéo en 2022 mais ne dénaturent pas pour autant l’univers médiéval/science-fiction imaginé par ses créateurs. La présence de cinématiques est aussi la bienvenue car elle permet d’ajouter un brin d’immersion entre des heures de marche et des dialogues interminables.
Des choix fondateurs… ou destructeurs
Le point fort de The Last Oricru c’est l’accent sur les choix et leur importance quant au déroulement de l’aventure. Dès le début du jeu, les gardiens du temple essayent d’influencer le joueur en décrivant les “Ratteux” comme une race inférieure, dangereuse et sauvage. Gok, l’armurier du temple, sèmera ensuite le doute dans votre esprit en expliquant que ses confrères Ratteux ne veulent que la liberté et sont traités comme des esclaves par les gardiens et les Noborus.
La vérité c’est qu’il n’y a pas de chemin parfait et vous serez forcé de mettre vos valeurs de côté pour assurer votre survie ou celle de ceux que vous protégez. Dans un conflit direct, aider l’un des clans nuira directement à votre relation avec l’autre clan. Il faudra donc faire preuve de beaucoup de sang froid dans vos décisions pour éviter un effet papillon défavorable.
Pour faire des choix réfléchis il vous faut souvent des informations concrètes me direz-vous. The Last Oricru c’est aussi des dialogues interminables que vous vous empressez de passer si vous voulez avancer dans le jeu. De plus, le « voice-acting » digne d’un téléfilm sur TF1 un mercredi après-midi n’aide pas la cause. Le joueur se retrouve donc noyé d’informations sans valeur réelle et dois donc suivre son instinct.
Un bon exemple est celui du maréchal Noboru. Ce dernier à beau être avare, asocial et tordu, sa voix manque cruellement de charisme et l’on peine à prendre le personnage au sérieux tout au long de l’aventure. Ma plus grande erreur aura été de lui remettre la tête d’un chef Ratteux pour qu’il se vante de l’avoir tué lui-même et soit proclamé sauveur de Noboru.
Un level design frustrant
Lorsqu’on s’attaque à un Action-RPG, on s’attend souvent à une carte et des objectifs clairs. Dans The Last Oricru, vous êtes laissés à vous-même sur une planète inconnue, sans carte et avec des missions qui manquent parfois de clarté. De ce fait, vous passerez beaucoup de temps à marcher d’une extrémité d’un biome à l’autre sans réelle idée de ce que vous cherchez. Là ou les développeurs se rattrapent c’est en ajoutant un kyrielle de portes et tunnels pouvant connecter différentes parties du biome pour faciliter le déplacement. De ce fait, vous gagnerez un temps précieux.
Une autre spécificité du jeu est le manque de sauvegardes automatiques. Le synopsis voulant que le joueur soit immortel, vous réapparaîtrez sur une balise alien préalablement activée. Chaque biome propose plusieurs balises de réapparition dispersées aux 4 coins de la carte afin de “respawn” plus près de votre mort… ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas.
Pour passer d’un lieu à un autre, vous devrez emprunter des portails magiques dorés. C’est un moyen assez intelligent de justifier les courts temps de chargements entre chaque biome. Mais attention, avancer trop vite sans compléter toutes les quêtes du lieu pourra porter préjudice pour deux raisons. Premièrement, certains échecs de quêtes liés au déplacements auront un effet néfaste sur vos relations avec les factions. Deuxièmement, avancer trop vite dans l’histoire peut changer l’apparence des lieux, bloquant l’accès à certaines parties du biome et donc à une partie de l’exploration.
Il est impossible de conclure cette section sans mentionner le niveau du pont tant la conception de niveau est une torture perpétuelle. L’agencement du sol ainsi que les petits sauts traîtres vous tromperont plus d’une fois et vous tomberez alors à l’eau, entraînant votre démise. Le pire dans tout ça, vous aurez bon tomber toutes les 30 secondes, impossible de pousser un ennemi dans le vide tant ces derniers ont une bonne accroche au sol.
Il y a du bon en toi jeune souls-like
Malgré ses nombreux problèmes, tout n’est pas à jeter pour autant. The Last Oricru c’est aussi une histoire qui s’étend sur de nombreux lieux/biomes et face à une multitude d’ennemis. L’équipement aura aussi son importance avec de nombreux bonus et malus d’armes liés au poids de votre équipement et à vos compétences. Les anneaux à eux seuls vous permettront de gagner des centaines de points de dégâts et cela s’avérera primordial face à des boss.
Un autre point atypique qui est bien de remarquer c’est le manque de beauté des personnages. Peu importe la faction, les alliés et les ennemis sont hideux, répulsifs même. Pas de belle princesse à sauver si ce n’est une reine à tête de poisson. C’est assez rare pour être noté.
Il ne faut pas oublier que The Last Oricru propose aussi un mode coop (écran partagé et en ligne), permettant au joueur d’affronter son destin en bonne compagnie. Les avantages du mode coop sont nombreux, notamment durant les combats contre les divers boss du jeu. Mais aussi pour couvrir plus de terrain plus rapidement, ce qui sera très utile dans le dédale que sont les mines.
Une difficulté à courant alternatif
The Last Oricru propose deux difficultés aux joueurs, l’une axée sur l’histoire et l’autre sur le combat. Par défaut, c’est la difficulté “Hard” qui est activée et c’est très bien comme ça. Pour cause, la difficulté histoire est complètement inutile, du fait que les ennemis ne prennent même plus la peine de vous attaquer à vue et subissent 80% de vos attaques sans riposter. C’est pour cela que je conseille vivement la difficulté de base qui est bien plus intéressante, même si les boss peuvent vous tuer en 1 coup et qu’un simple coup bien placé peut vider la barre d’endurance de votre personnage, vous laissant sans défense.
Alors que les mouvements du joueur donnent une certaine liberté quant au style d’attaque, les mouvements des adversaires sont eux plus compliqués à comprendre. En effet, ces derniers peuvent rester figés devant une porte se bloquant les uns les autres ou peuvent courir vers vous en brandissant des coups d’épée/lance dans le vide.
Le gros point noir, comme dans chaque jeu c’est les bugs. Mes deux premiers boss étant bugués, je n’ai pas pu tester mes qualités d’esquive face à ces monstres hors du commun. Les boss bugués ne bougent pas, n’attaquent pas et subissent vos attaques jusqu’à leur mort. Et ce même en relançant le jeu plusieurs fois. Ce type de bug détruit un peu l’immersion, comme vous pouvez le concevoir.
Au final, on est toujours aussi perdus
A vouloir trop en faire avec différentes factions, l’arc scénaristique science-fiction futuriste et les oiseaux aliens de la côte, on perd vite le fil conducteur de l’histoire et peu importe comment se finit votre aventure, les questions du début du jeu subsistent. Que faites-vous ici, quel est votre destin? A part apprendre votre vrai nom sur l’île, le reste demeure flou.
Pour rappel, The Last Oricru est disponible depuis le 13 octobre 2022 sur PlayStation 5, Xbox Series X et Series S, et PC (Steam).
Verdict final
The Last Oricru est un action-RPG hors du commun. D’abord grâce à son histoire principale mystérieuse qui incorpore de nombreuses factions et une grande diversité de lieux. Mais aussi de par son système de force, endurance et pouvoirs magiques. Cependant, la mauvaise qualité du level design et des combats l’empêche de paraître crédible aux yeux des fans inconditionnels de souls-like. La re jouabilité suffit-elle à justifier un prix plutôt élevé pour un jeu indépendant? Pas avec les bugs actuels en tout cas.Les points clés
- Univers de science-fiction médiéval atypique
- Re-jouabilité
- Multitude de biomes
- Diversité d’ennemis
- Narration évolutive
- Mode Coop
- Graphismes non dignes d’un jeu sorti en 2022
- Dialogues interminables
- Voice acting pas convainquant
- Level design à revoir
- Combats qui manquent de peps
- Trop de bugs, beaucoup trop