Avatar: Frontiers of Pandora - Un Far Cry modé?

Publié le : 01 Oct 2024 vers 21:14

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Avatar: Frontiers of Pandora - Un Far Cry modé?

Avant de commencer ce test, je tiens à remercier Ubisoft pour cette opportunité d’explorer le monde magnifique d’Avatar: Frontiers of Pandora pour la sortie de son premier DLC Le Briseur de Ciel. Ce test a été effectué sur PC au clavier-souris.

Développé par Ubisoft, Avatar: Frontiers of Pandora est la deuxième adaptation vidéoludique du film à succès, et bientôt trilogie Avatar. Cet opus est un jeu de tir à la première personne dans un monde ouvert. 

Histoire, et Prise en Main


Synopsis

Se déroulant dans la Frontière occidentale, une partie inexplorée de Pandora dans les films, notre héros principal parvient à s’échapper du Programme d’Ambassadeur (TAP) de la RDA pour lequel il avait été kidnappé à l’enfance et rejoint les forces de la résistance contre l’envahisseur.

 

Dans Avatar: Frontiers of Pandora, vous retisserez des liens avec votre héritage perdu et découvrirez ce qu’être Na’Vi signifie pour ses habitants et leur importance dans cet impressionnant écosystème. Des valeurs sur le respect de la faune et l’entraide entre tribus vous seront inculquées tout au long de votre périple.

 

Jouabilité

Avatar: Frontiers of Pandora est particulièrement facile à prendre en main pour les habitués de la franchise Far Cry. Les déplacements, la roue des armes et le style de jeu open world agressif sont quasiment les mêmes. Même les novices n’auront aucune difficulté à s’adapter à ce gameplay très intuitif. L’utilisation du SID est également une formalité. 

 

Graphiquement, Avatar: Frontiers of Pandora est très agréable visuellement. Le monde de Pandora est plein de couleurs vibrantes qui donnent vie à la flore donnant une belle représentation du monde de James Cameron. 

Image du jeu Avatar: Frontiers of Pandora

Les scénaristes étaient en grève

Par où commencer ? L’univers est beau. Le choix de prendre une tangente sur le scénario du film est louable. Mais ce scénario de vengeance capillotracté agrémenté de dialogues cringes pour combler chaque blanc entre les missions est tout bonnement insupportable. 

 

Comme dans n’importe quel jeu solo, nous rejoignons une résistance de plus de 50 personnes mais l’on finit toujours par faire tout, tout seul. Vous connaissez le fameux “part devant et on te rejoint après”. On nous attaque, alors on se venge, le tout en redécouvrant notre culture dont on ne sait rien alors qu’on l’a étudiée à l’école de la RDA pendant plus de 10 ans. Ensuite on se fait trahir, puis retrahir par notre frère. Le classique. C’est dommage car il y a tellement à faire dans cet univers sous exploité.

 

Gameplay


 

Une carte gigantesque, à s’y perdre

Comme dans un Far Cry, la carte d’Avatar: Frontiers of Pandora est gigantesque et vous fera voyager de biomes en biomes à dos d’Ikran. Le seul désavantage d’une carte aussi vaste est que l’on finit par s’y perdre. Et il est vrai qu’avec le nouveau mode semi-guidé d’Ubisoft, on se retrouve à faire des tours en rond pendant 10 minutes pour trouver une trace avec une opacité de 10% sur le sol. Et beaucoup s’en sont plaints. 

 

Certaines missions, principales comme secondaires, se transforment littéralement en walking simulator à travers les différents biomes sans possibilité de se téléporter, ce qui certes ajoute de la durée de vie à la campagne principale, mais à quel prix ? 

 

Une fois dans les camps de la RDA, le level-design est bien plus agréable avec différents points d’entrée et échappatoires disponibles. Le jeu nous dit où aller mais laisse la liberté de la méthode. De quoi ravir les experts de la furtivité comme les bourrins sans patience.

 

D'autres mécaniques comme les interminables images mémorielles et les puzzles de SID viennent ajouter un peu de diversité au gameplay. Les puzzles de SID sont un bel ajout mais sont trop fréquents et manquent clairement de difficulté. C’est à se demander si on est dans Avatar ou Bob le Bricoleur. 

Image du jeu Avatar: Frontiers of Pandora

Un nombre limité d’armes et d’ennemis

Les développeurs ont fait le choix fort de ne se cantonner qu’à un arsenal limité d’armes et gadgets. Et au final, on se rend compte que nous n’avons pas besoin de bien plus. L’arc sera votre meilleure arme et termes de dégâts mais aussi de versatilité, pouvant être utilisé à courte et longue portée. Les flèches ne consomment que du bois, une ressource abondante dans Pandora, donc vous n’aurez aucune crainte de vous retrouver à court de munitions. En plus de cela, vous avez accès à des grenades IEM, une espèce de fronde explosive ainsi que deux armes de la RDA, un fusil à pompe et un fusil d’assaut. 

 

Au niveau des ennemis, c’est un peu plus restreint. En dehors de tourelles automatique et des vaisseaux volants, il n’y a que deux types d’ennemis. Les soldats à pied, qui font 1m de moins que votre Na’Vi et les soldats en armure. J’ai pu croiser quatre ou cinq types d’armures différents sur le jeu, DLC compris.

 

Bizarrement, les humains sans armures semblent faire plus de dégâts que les militaires en exosquelette. Certains animaux sont aussi agressifs et vous attaqueront s'ils prennent peur ou s’ils ont faim. Pour autant, ils ne posent pas de danger insurmontable. Seul le Thanator vous mettra sur vos gardes. 

 

Il est également intéressant de noter qu’aucun figurant ne peuple Pandora, du moins dans les camps de la RDA. Toutes les personnes font partie du personnel combattant, laissant penser qu’il n’y a aucun scientifique ou ingénieur pour superviser les travaux. Cela aurait amené un élément de difficulté lors de la sécurisation/destruction des camps. Dans un Far Cry ou un Ghost Recon par exemple, les attaques sur les civils sont sanctionnées.

Image du jeu Avatar: Frontiers of Pandora

 

Le wokisme et ses doubles standards au rendez-vous 

Ce qui m’a gêné dans Avatar: Frontiers of Pandora c’est qu’il y a une déconnexion totale avec la sévérité de la situation. La guerre c’est mal. Mais se venger en tuant des centaines de personnes semble procurer beaucoup de plaisir aux divers personnages du jeu. Ce qui est un drame finit dans la fête et la bonne humeur, comme dans tout bon film américain.

 

Pour dépolluer Pandora, il ne suffit pas d’arrêter les stations de pompage et autres installations de la RDA. Non, il faut tout faire péter et les débris participeront à la dépollution de la planète. On parle certes d’un jeu, cependant, tout le scénario se repose dessus et donc ce manque de détail est fort dépréciable. Ajoutez à cela l’écriture inclusive et les pronoms non-genrés et vous avez là un jeu d’époque qui a déjà mal vieilli. Un peu dommage pour un jeu d’Alien. 

 

Cruel manque d’innovation

Comme les 3 précédents opus Far Cry, Avatar: Frontiers of Pandora manque cruellement d’innovation. Les quêtes sont sensiblement les mêmes et le système de libération d’avant-postes reste inchangé. 

 

De ce fait, pour les habitués de la franchise, nous n’avons pas vraiment l’air de découvrir beaucoup de nouveautés si ce n’est la direction artistique de la carte et ses graphismes ainsi que les interactions avec l’Ikran. La formule marche bien, mais comme dans tout open world, on se lasse vite de la répétitivité des quêtes. 

Image du jeu Avatar: Frontiers of Pandora

DLC #1 - Le Briseur de Ciel


La vengeance encore et encore

On prend les mêmes et on recommence? A peine le traumatisme des événements de l’histoire principale digérés, la RDA remet le couvert sur la table en envoyant un Valkyrie kamikaze sur le “village olympique” des jeux de Pandora. La troisième loi de Newton nous en soit témoin, cette attaque sur les Na’Vi va susciter beaucoup de colère et ces derniers décident de contre-attaquer.

 

L’histoire de ce DLC manque clairement d’inspiration, un souci qui s’est aussi remarqué à l’écran lorsqu’on s’intéresse au scénario d’Avatar: The Way of Water. Avec un univers si varié, il est dommage que l’histoire se résume à la même guerre de clochers, encore et encore. 

 

Un vaste terrain de jeu 

Ce premier DLC nous ouvre les portes d’une nouvelle région de Pandora. Cette dernière est vaste et regroupe toutes les tribus de ce monde magnifique en un seul endroit: les jeux. Après une énième attaque de la RDA, les clans s’allient pour éradiquer la menace humaine sur leurs terres.

 

Pour parcourir ces nouvelles contrées, vous avez le choix entre votre Ikran et les Dire Horses. La téléportation est également activée pour faciliter la prise des nombreuses bases de la RDA et réduire l’influence ennemie sur la région. Seul bémol de cette liberté sans limite: la durée de vie. En effet, l’histoire du DLC se finit en moins de 3h et les quêtes annexes ajouteront deux à trois heures supplémentaires de jeu. 

Image du jeu Avatar: Frontiers of Pandora

Quelques améliorations de gameplay

Dans le DLC Skybreaker, nous découvrons l’identité de plusieurs lieutenants de la RDA à éliminer. Retranchés dans des camps sécurisés, ce sont effectivement des sacs à PV. Tuer le lieutenant sonnera la reddition des troupes ennemies. Il n’y aura donc pas de boss final, en fin de compte. 

 

On peut également noter quelques améliorations aux énigmes du SID qui étaient pour le moins décevantes de par leur facilité sur le jeu de base, encore plus à la fin de l’histoire. On sent des puzzles plus travaillés avec des limites de temps revues à la baisse. Rien de bien difficile pour autant.

 

Finalement, les énigmes restent assez frustrantes à compléter, même avec le sens Na’Vi qui semble être aux fraises 70% du temps. En somme, un DLC dans la continuité du jeu de base, qui vous offrira quelques heures supplémentaires d’exploration.

Verdict final

Avatar: Frontiers of Pandora est une fidèle représentation de l’univers créé par James Cameron. La patte artistique retranscrit parfaitement Pandora et ses habitants, tout en ajoutant de nouvelles tribus. Sans son magnifique monde ouvert, le gameplay serait bien plus fade au vu de son histoire au scénario décevant. Pour autant Avatar n’est pas un mauvais jeu et son dernier DLC “Sky Breaker” est un pas dans la bonne direction. A suivre.
Test réalisé depuis une version PC Steam Press avec 25H de temps de jeu.

Les points clés

  • L’univers Avatar dans toute sa splendeur
  • Une carte immense, et dense
  • Facilité de prise en main
  • La difficulté alterne entre le trop facile et l’impossible
  • Pauvreté des dialogues
  • Scénario décevant
  • Sans arrêt à devoir utiliser la vision Na’Vi
  • Système d’investigation à s’arracher les cheveux
  • Les combats dans les espaces rapprochés sont moyens
  • Les images mémorielles, quelle horreur