Nous remercions EA de nous avoir offert cette clé de test sur PC via Steam. Ce test ne concerne que la campagne solo de BF6. Un prochain test, bien plus complet, vous proposera de découvrir le mode multijoueur de BF6.
En tant que joueur de la première heure, ayant foulé les champs de bataille de tous les opus depuis le légendaire Battlefield 1942 et même participé à la scène e-sport sur la licence, c'est avec un regard expert et passionné que nous vous livrons ce premier aperçu narratif de la campagne solo de Battlefield 6.
Et autant être direct : la déception est immense. Soyez rassurés, cet article est garanti sans aucun spoil. Malheureusement, là où nous espérions retrouver le souffle épique qui a fait la gloire de la licence, nous avons découvert une expérience expédiée, techniquement à la peine et manquant cruellement d'âme. Un constat amer qui nous amène à partager l'avis de nos confrères d'IGN et leur note de 5/10.
Une réalisation technique à la peine, indigne de la licence
Le premier contact avec la campagne est pourtant flatteur. Les cinématiques, très jolies, nous immergent dans l'action, et les environnements immédiats autour du joueur sont plutôt détaillés. Mais dès que le regard se porte au-delà de quelques mètres, le vernis craque. Les paysages lointains sont flous, les textures semblent d'une autre époque, et on a l'impression d'évoluer dans un décor de carton-pâte, indigne d'un jeu de cette envergure en 2025.
Pire encore, l'expérience est constamment sabotée par une avalanche de problèmes techniques. Le clou du spectacle reste sans doute ces avions de chasse figés dans le ciel, immobiles comme des maquettes suspendues par des fils invisibles.
Toute illusion de champ de bataille vivant s'effondre instantanément. Les animations des coéquipiers comme des ennemis sont saccadées, robotiques, et les problèmes de clipping, et une IA aux choux.
À cela s'ajoute une bande-son en décalage constant, où les explosions retentissent plusieurs secondes après l'impact et où les dialogues de cinématiques sont désynchronisés, rendant l'histoire difficile à suivre et parfois ridicule.



Une expérience de jeu sans âme et expédiée
Au-delà des bugs, le cœur d'un FPS, c'est le feeling des armes. Ici, il est quasi inexistant. Les fusils d'assaut donnent l'impression de tirer des billes sans aucune sensation de recul, les fusils de précision manquent d'impact.
On est à des années-lumière de la balistique et de l'immersion sonore qui ont fait la renommée de la série. Le gameplay est plat, sans aucune tension, et ne procure que très peu de plaisir.
Cette impression d'une expérience bâclée est renforcée par sa durée de vie famélique. Annoncée pour 5 heures, la campagne a été terminée en à peine 3 heures en mode Normal.
Sur PC, choisir "Campagne" quitte le jeu principal pour lancer une application distincte. C'est un aveu : le solo n'est pas une partie intégrante de Battlefield 6, c'est un bonus facultatif. Le fait que le jeu propose de le désinstaller à la fin pour libérer de l'espace pour le "vrai jeu", le multijoueur, est presque insultante.



Une campagne bien trop courte et bâclée, aux décors de fond expédiés
Difficile de ne pas ressentir une profonde frustration face à la campagne solo de Battlefield 6. En plus d’être extrêmement courte à peine trois heures pour en faire le tour, elle donne l’impression d’avoir été développée à la hâte, sans la moindre attention au détail. Ce constat saute aux yeux dès les premières missions, où le vernis visuel ne résiste pas plus de quelques minutes.
L’exemple le plus frappant reste la mission se déroulant à New York. Sur le papier, l’idée d’un affrontement urbain dans la ville emblématique promettait un spectacle digne de la licence. En réalité, le décor ressemble à une toile de fond statique : les manifestants non-joueurs (NPC) exécutent tous exactement la même animation, au même moment, comme des clones synchronisés. La scène, censée être chaotique et vivante, tourne au ridicule et brise toute immersion.
Pire encore, les lumières des voitures visibles depuis l’hélicoptère dans la cinématique d’introduction ne sont que de simples points lumineux flottants, sans aucun véhicule réel au bout. Ce genre de détail illustre parfaitement la précipitation et le manque de soin accordé à la mise en scène. Là où Battlefield brillait autrefois par son sens du spectacle et la richesse de ses environnements, cette campagne solo donne le sentiment d’évoluer dans un décor de carton, creux et superficiel.




Un gâchis narratif qui ne récompense pas le joueur
Et c'est d'autant plus frustrant que le scénario de base, qui nous plonge au cœur d'un conflit mondial contre la faction PAX, avait du potentiel. L'intrigue géopolitique avait de quoi offrir des moments de tension et des personnages mémorables.
Malheureusement, comment s'attacher à un personnage dont les animations sont risibles ou dont les dialogues sont désynchronisés ? Comment ressentir l'urgence d'une situation quand l'univers qui nous entoure semble faux et bugué ?
Le scénario est noyé sous un déluge de problèmes techniques qui le rendent incohérent et anecdotique. Pour achever le joueur qui a fait l'effort de persévérer, la complétion de la campagne n'offre... rien. Pas un skin, pas un emblème, pas même une carte de visite pour le mode multijoueur. Le message est clair : le temps passé ici n'a aucune valeur.