Sorti en août 2025, Echoes of the End est un jeu narratif qui mêle aventure, exploration guidée et combats légers. Un projet ambitieux pour le tout jeune studio islandais Myrkur Games, qui signe ici son tout premier titre avec l’envie claire de raconter une histoire intime portée par un duo de protagonistes attachants. Depuis sa sortie, l’équipe a pris le temps d’écouter les critiques et a publié l’Enhanced Edition, une mise à jour gratuite qui corrige une large partie des défauts initiaux.
Avant de poursuivre ce test, nous remercions Deep Silver et Keymailer pour la clé du jeu. La version testée ici tourne sur PC, jouée au clavier-souris, dans des conditions optimales pour juger des améliorations. Notre premier test parru à la sortie du jeu est disponible ici.
Histoire, Contexte et graphismes
Synopsis
Dans Echoes of the End, on incarne Ryn, une jeune guerrière qui voit sa vie basculer lorsque son village est attaqué par des forces mystérieuses. Poussée par un mélange de colère et de devoir, elle part sur les routes accompagnée de son frère Cor, puis par un vieil érudit nommé Abram, dont les connaissances sur les “Échos” semblent dépasser le cadre de la simple légende. Très vite, les protagonistes comprennent qu’il sont entraînés dans un conflit qui les dépasse, et que les Échos sont au cœur d’une menace bien plus vaste qu’ils ne le pensaient.
L’histoire avance de manière fluide et repose beaucoup sur la relation entre les personnages principaux. Ryn est impulsive et décidée, Cor joue le rôle du jeune frère qui découvre le monde pour la première fois, et Abram apporte une sagesse teintée de secrets. Leur dynamique donne un souffle émotionnel au récit, et c’est finalement cet attachement qui porte l’aventure autant que la quête en elle-même.
Prise en main
Le premier chapitre fait office de tutoriel intégré, ce qui permet d’apprendre les bases du combat et des interactions sans casser le rythme de la narration. On est immédiatement plongé dans le feu de l’action et dans les premières révélations de l’histoire, ce qui évite la lenteur typique des jeux trop didactiques. La prise en main est intuitive, les commandes répondent bien et l’on comprend très vite comment enchaîner les actions.
Dommage toutefois que les dialogues n’aient toujours pas été doublés en français. Cela fait un peu tâche, mais les sous-titres sont propres, lisibles et bien synchronisés, permettant malgré tout de suivre correctement l’histoire sans frustration.
Que valent les graphismes d’Echoes of the End ?
Visuellement, Echoes of the End: Enhanced Edition ne cherche pas à s’inscrire dans la lignée esthétique d’un Hellblade, mais s'inspire quand même de la mise en scène intime que l'on retrouve dans la saga à succès. On sent la volonté de créer un monde vivant, où chaque environnement raconte quelque chose : les clairières silencieuses ou encore les grottes mystérieuses. On n’est évidemment pas au niveau de la précision photoréaliste ou du travail sonore hallucinant de Ninja Theory, mais la copie reste sobre.
Les personnages gagnent en crédibilité par des visages expressifs, particulièrement depuis la mise à jour Enhanced Edition qui retravaille certains détails faciaux. Les animations, elles, restent inégales. Ryn frappe, escalade, s’accroupit ou manipule des objets de manière plus fluide qu’au lancement, mais certaines transitions manquent encore de naturel, ce qui dénote un peu face à la direction artistique très sérieuse et dramatique. Cela dit, les développeurs réussissent à maintenir une cohérence visuelle qui porte l’immersion, même dans ces moments où la technique montre ses limites.
Gameplay
Un Banishers: Ghost of New Eden simplifié
Sur le plan des mécaniques, Echoes of the End s’oriente vers une formule légère mais efficace. Les combats reposent sur une gestion de stamina et de mana, et Ryn peut enchaîner attaques légères, lourdes et capacités spéciales liées aux “Échos”. Lorsqu’on combine ces aptitudes avec les interventions d'Abram, les affrontements gagnent en dynamisme. L’aspect complémentaire du duo rappelle d’ailleurs Banishers: Ghosts of New Eden, où Rad Mac Raith devait compter sur Antea pour progresser.
Les déplacements sont très guidés, presque à la manière d’un Tomb Raider moderne. On grimpe, on escalade, on interagit, mais toujours dans un couloir bien structuré. Certains regretteront le manque de liberté, mais le jeu ne prétend jamais être autre chose qu’un récit dirigé. Et à ce titre, il remplit parfaitement sa mission, car le rythme narratif ne faiblit jamais.
Les puzzles, eux, sont plutôt simples. Quelques-uns demanderont un peu de logique, mais rien qui ne freine réellement la progression. On sent clairement que Myrkur Games a voulu privilégier la narration plutôt que la difficulté, ce qui rend l’aventure plaisante mais parfois un peu trop confortable.
Des arbres de compétences bien fournis
La progression passe par plusieurs arbres de compétences plutôt généreux qui permettent de façonner Ryn au cours de l'aventure. On choisit entre la brutalité, la maîtrise des Échos ou une voie plus défensive, ce qui influe sur les combats et les stratégies possibles. Les combos issus des compétences débloquées sont efficaces et permettent de tirer parti du décor : envoyer un ennemi sur un mur à piques, ou utiliser les éléments environnants pour diversifier les affrontements. Cette montée en puissance se ressent au fil des chapitres, offrant un vrai sentiment d’évolution sans complexité inutile.
Qu’en est-il de la durée de vie ?
Comptez entre 14 et 15 heures pour boucler la trame principale, répartie sur dix chapitres rythmés et cohérents. Quelques « collectibles » sous forme de notes de journal ou de points pour acheter des skins pour Ryn permettent d’allonger un peu l’expérience, même si leur impact reste surtout cosmétique ou narratif. Rien d’obligatoire, mais assez pour donner envie de fouiller un peu les environnements.
Une Enhanced Edition qui change tout
À son lancement, Echoes of the End souffrait de combats mous, de chutes de performances et d’optimisation capricieuse. L’Enhanced Edition, sortie fin octobre, apporte un vrai vent de fraîcheur. Les animations ont été fluidifiées, les combats gagnent en impact, et les performances sur PC sont nettement plus stables. Les bugs les plus gênants ont disparu, rendant l’aventure plus agréable du début à la fin. C’est une mise à jour qui fait vraiment la différence, et qui permet de découvrir le jeu dans les meilleures conditions possibles.
