Test Silent Hill f : Quand un monument renaît

Publié le 18 Oct 2025 à 11h50

8.5
Test Silent Hill f : Quand un monument renaît

Test réalisé à l'aide d'une clé offerte par l'éditeur.

Après plus d’une décennie sans véritable nouvel opus, Silent Hill f porte sur ses épaules la lourde tâche de ressusciter une légende du jeu d’horreur. Pour cela, le titre m’a totalement dépaysé en m’immergeant dans un Japon des années 60 à l’atmosphère aussi poétique que morbide.

 

Horreur au pays du soleil levant

Dans un Japon traditionnel des années 60, Hinako Shimizu peine à trouver sa place au sein du village fictif d’Ebisugaoka. L’aventure débute sur une violente dispute familiale avec un père alcoolique et brutal. En marge des conventions sociales de l’époque, Hinako entretient une amitié étroite avec Shu, son ami d’enfance, ce qui lui vaut les moqueries et brimades de ses camarades. Alors qu’elle tente de supporter ces pressions, un étrange brouillard s’abat sur la ville, libérant des créatures cauchemardesques.

Le récit captive d’emblée par sa justesse et son cadre singulier. Fidèle à l’esprit de la saga, Silent Hill f aborde des thèmes lourds avec une sensibilité rare. Pour cette nouvelle itération, NeoBards et Konami explorent un territoire inédit : le féminisme. Sans excès ni lourdeur, le jeu aborde les pressions sociales et intimes pesant sur son héroïne, notamment à travers les cinq fins disponibles, chacune dévoilant une facette différente du personnage.

Comptez une dizaine d’heures pour atteindre une première conclusion, et plus de trente pour explorer les cinq dénouements. Si le tarif de 79,99€ peut sembler élevé pour une première fin assez rapide et pas forcément la plus marquante, le New Game + apporte une vraie valeur ajoutée en approfondissant l’expérience. Malgré ce petit déséquilibre, Silent Hill f reste une réussite marquante.

 

Image de Silent Hill f
L'esthétique du Japon tradionnel est un cadre parfait dans les jeux d'horreurs

 

Quand le brouillard se lève

Le point fort du titre réside sans surprise dans son ambiance, pierre angulaire de toute œuvre horrifique réussie. Celle-ci s’appuie sur deux piliers : un décor oppressant et une bande originale poignante. Le cadre, un village japonais traditionnel, s’accorde parfaitement à l’univers de Silent Hill. Quant à la musique signée Akira Yamaoka, elle amplifie chaque instant de tension et d’angoisse, jusqu’à rendre palpable la peur latente.

Les monstres, autre élément emblématique de la saga, n’ont pas été négligés. Sans en dévoiler trop, le bestiaire de Silent Hill f impressionne par son originalité et son symbolisme. Mention spéciale aux Kashimashi, ennemis principaux du jeu, aussi dérangeants que mémorables. Le tout témoigne d’un profond respect pour les codes visuels et psychologiques de la franchise.

 

Image de Silent Hill f
La première rencontre avec un Kashimashi est mémorable

 

Un défi réussi ! 

Techniquement, le jeu tient largement la route. Quelques textures auraient pu bénéficier d’un soin supplémentaire, mais le sens du détail des équipes de NeoBards force l’admiration, notamment sur les expressions de Hinako, dont la peur ou la colère se lisent avec réalisme. Cette justesse renforce l’attachement du joueur à l’héroïne, un élément essentiel pour ce type d’expérience.

La direction artistique brille particulièrement. Entre les ruelles étroites des villages japonais, la présence de d’une menace florale inquiétante et la cohérence générale du cadre, Silent Hill f réussit à instaurer un sentiment d’oppression constant. Chaque choix visuel semble réfléchi pour servir la tension psychologique.

 

Image de Silent Hill f
Le jeu est beau et l'ambiance oppressante ! On sent la peur de Hinako

 

Moins de coup de tuyaux

Côté gameplay, le constat est plus nuancé. Les combats reposent sur une bonne gestion des ressources (soins limités, armes qui s’usent) mais leur fréquence trop élevée tend parfois à casser le rythme et à éclipser l’ambiance. Heureusement, la narration reprend souvent le dessus avant que la lassitude ne s’installe.

Entre deux affrontements, le jeu propose plusieurs énigmes. Pas très complexes, elles s’intègrent toutefois avec élégance dans le récit, notamment grâce à l’utilisation d’indices sous forme de haïkus lugubres, renforçant encore l’immersion dans cet univers de Japon horrifique.

 

Image de Silent Hill f
Certaines énigmes sont franchement sympathiques

 

Verdict final

Silent Hill f signe un retour réussi pour une saga culte, relevé avec brio par NeoBards après le remake de Silent Hill 2. Avec son ambiance envoûtante, son bestiaire marquant et son décor d’une rare cohérence, le titre s’impose comme l’un des meilleurs jeux d’horreur de ces cinq dernières années. Malgré quelques défauts de rythme et une première fin un peu courte, Silent Hill f parvient à honorer l’héritage de la série tout en la réinventant avec intelligence.
Test réalisé depuis une version Steam PC avec 23h+ de temps de jeu.

Les points clés

  • Une ambiance vraiment réussité
  • Des thématiques subtilement abordées
  • Les personnages sont convaincants
  • Le design des monstres est excellent !
  • Des fins intéressantes à découvrir dans le New Game +
  • Un peu trop de combat
  • Une première fin un peu rapide
  • La qualité des puzzles est inégale
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