Aliens: Fireteam Elite est un jeu de tir en troisième personne qui se joue en coopération à trois joueurs. Il est développé par Cold Iron Studios et publié par Daybreak Games sur consoles et PC.

En Août dernier, un an après sa sortie officielle, Aliens: Fireteam Elite nous propose son premier DLC. Il arrive avec de nouveaux skins et des ennemis inédits. Il contient une nouvelle campagne complète : Pathogène.

Redécouvrez ici l’annonce de la sortie de l’extension.

Bienvenue à bord

N’ayant pas fais parti des chanceux journalistes de presse numérique qui ont bénéficié d’une clé en avant-première pour faire paraître un test commandé, voici ma version en temps et en heure. En tant que fan de la saga cinématographique je me sens bien placée pour vous livrer mes impressions sur Aliens: Fireteam Elite quelques temps après la sortie anniversaire de sa première extension : « Pathogene« .

Nous somme en 2202. Votre unité vient d’être déroutée de sa mission initiale et nous voyageons désormais à destination de LV 895 dans les colonies extérieures. Bienvenue à bord de l’UAS ENDEAVOUR, Marines.

« We’re on an express elevator to hell, going down! »

Private Hudson (Aliens, 1986 par James Cameron)

Dans l’espace, personne ne vous entendra crier!

Le premier gros point fort d’Aliens: Fireteam Elite c’est le soin apporté à l’ambiance.

C’est avec un grand scepticisme que j’ai attendu ce jeu. Je ne le prenais pas vraiment au sérieux. On pouvait s’attendre à un fan service grossier omniprésent et à une overdose de memberberies jusqu’à vomir destinés aux fans du film de 1986. À ma grande et agréable surprise, ce ne fut pas le cas !

On retrouve tout à fait, à bord de l’UAS Endeavour, l’esprit qui régnait à bord de l’USS Soulaco ( Aliens² de James Cameron 1986). Il ne s’agit pourtant pas d’une copie, ni d’une redite où l’on aurait essayé de caser un maximum de références en un minimum d’espace et temps.

Vous êtes à bord d’un autre navire des marines coloniaux, standardisé. Vous y retrouvez donc vos marques. La sensation de familiarité avec l’univers et l’environnement est agréable mais pas envahissante. On ne se voit pas jeter à la figure des « HEY ! T’as vu ? C’est comme dans le film ! » Si j’ai envie de revoir le film et bien….. je revois le film, merci. C’est donc avec beaucoup de sympathie et de curiosité finalement, que la fan de la saga que je suis a abordé ce jeu.

Dans la station Katanka, c’est différent. Vous retrouverez des sensations qui vous rappelleront sans doute certains décors de « Alien: le huitième passager » (1979, Ridley Scott). Sur la planète LV 895, c’est inédit. De beaux décors et un univers riches vous attendent. C’est là qu’on prend la mesure de la créativité manifesté dans Aliens: Fireteam Elite.

Les environnements sont sublimés par un très joli travail d’éclairage et une ambiance sonore qui intervient toujours à juste titre. Je salue particulièrement les décors qui offrent tout un panel de sensations quand on traverse les cartes d’une pièce à l’autre. Le métal gris et blanc des corporations laisse place soudain aux constructions organiques des xénomorphes. C’est toujours une très bonne surprise.

Raconte-moi une histoire

Il est appréciable de voir un shooter nous offrir enfin une narration qui tienne la route ! En effet, proposer un jeu sur la licence Alien et se priver de raconter une bonne histoire d’action ou d’horreur aurait été passer à côté de l’essence de la saga ! Je m’attendais à un multijoueurs au gameplay décérébré, truffé au fan service et surprise ! La campagne de base du jeu est bonne !

Elle est très bonne même ! Le scénario nous donne de la vrai science-fiction de qualité sans qu’elle soit grandiloquente ou prétentieuse. Il nous apporte de l’action avec des missions balisées et linéaires certes, mais tous les ingrédients de la recette sont là. Les fans inconditionnels de la licence retrouveront les grands thèmes qu’ils ont aimés dans les films au travers d’une histoire originale qui développe son propre parti pris.

La campagne détaille de nouveaux évènements avec leurs propres enjeux, qui ne vont pas à contre sens du lore de l’univers pour autant. Je dois bien admettre qu’il était grand temps de dépoussiérer la licence. Les petits nouveaux eux, auront le plaisir de découvrir l’univers du xénomorphe éponyme, des « Colonials Marines » et des corporations d’une manière abordable, ludique et agréable.

Cible manquée !

Malheureusement, on a parfois l’impression que le jeu a été réalisé à la va-vite, sous la pression d’exigences commerciales plus que créatives. On ne va pas se mentir, c’est probablement le cas. Avec plus de précision, d’application et de soins du détail, l’immersion aurait pu être parfaite. Cependant, il y a toujours un petit quelque chose qui vient nous faire dire «  Ah, c’est dommage…« .

Je déplore par exemple que ce UAS Endeavour se limite à une cale, la porte fermée d’un bloc médical et d’un accès vague à l’arsenal. Malgré tout, n’oublions pas à quel genre de jeu nous avons à faire : ce n’est ni un RPG, ni un monde ouvert ! Je salue donc l’effort d’immersion d’avoir mis un petit dialogue aux PNJs et de leur avoir créé une personnalité pour animer l’accès à la boutique de l’arsenal. C’est plus agréable qu’un simple menu.

De même pour avoir accès aux détails des éléments de lore, on doit se rapprocher de l’un ou l’autre des PNJs du décor. C’est positif. Cependant, les personnages sont posés là, ils ne font rien, ils ne bougent pas. Ça manque clairement de vie.

Un poil dans le potage…

Bien que le jeu mette à notre disposition des pans entiers de lore passionnants, on peut déplorer le fait qu’ils soient un peu posés là grossièrement. On trouve des « indices » disséminés dans des coins, et des caisses de matériel supplémentaires. Cette mécaniques, incite le curieux -et le collectionneur- à explorer le décor dans ses moindres recoins. Lors de vos missions vous pourrez récolter ces indices et une fois de retour sur le vaisseau, parlez à un PNJ pour avoir un rapport complet.

Il faut reconnaître que c’est un moyen ludique de vous faire explorer les cartes en dehors du chemin préétabli par la mission. Vous complétez ainsi des objectifs supplémentaires. Une fois de retour sur l’Endeavour, vous accédez à des précisions sur les créatures, les factions en jeu, le contexte de la campagne etc. … Mais aussi, sur des détails de l’histoire.

Malheureusement, il s’agit d’exposés sous forme de blocs de textes. Ce n’est pas du tout interactif. Vous pouvez toujours écouter le rapport, puisque qu’il y a tout de même de l’audio si vous êtes anglophone.

Détails désagréable : la traduction en français à l’écrit est bien souvent malheureuse,  à tel point que j’ai préféré écouter les dialogues en VO ( Les voix n’ont pas été doublées en français ) plutôt que de lire des pavés de texte en « google trad »… Sans compter les noms propres ou les types d’aliens qui semblent avoir été traduits parfois mot pour mot.

Le diable est dans les détails

Vous aurez aussi le déplaisir de vous confronter au détail qui « tue », en réalisant que les personnages ne parlent pas. Le studio n’a tout simplement pas modélisé de mouvements des lèvres lors des séquences de dialogues. Si les monologues qui vous exposent le lore sont bel et bien enregistrés et très bien joués par les voix en anglais ; les lèvres des personnages à l’écran restent tristement scellées.

Ajoutez à cela plein de petits désagréments : du clipping ou des raideurs dans l’animation (gestes répétitifs, le personnage regarde l’heure à son poignet alors qu’il n’a pas de montre ou se gratte la nuque en boucle…) et c’est révélateur du modus operandi « vite fait mal fait », coutumiers de nos productions vidéoludiques contemporaines.

Le jeu aurait mérité plus d’attention sur ses finitions. C’est valable autant pour l’environnement que pour le gameplay ou l’ergonomie.

Un manque de soin frustrant

Au cours de mon exploration d’Aliens: Fire Team Elite, une multitude de petites choses – pas graves en soi mais- pénibles m’ont titillée. J’évoquais plus haut le manque de soin apporté à l’ambiance et aux interactions avec l’environnement à bord du Endeavor. Ce sentiment de jeu « fait à la va vite » se ressent aussi dans l’accès aux menus. Le manque d’ergonomie dans le tableau du matchmaking se traduit par des options qui ne sont pas intuitives.

Il manque aussi de logique vis à vis de certaines options de navigations à l’intérieur des menus ( qui va dans « paramètres » pour chercher le bouton « quitter le jeu » ? Qui ? ) que se soit dans les réglages des paramètres du jeu ou bien dans l’exploration de vos équipements ou compétences de classes.

Tout ça donne l’impression frustrante de quelque chose de mal fini. De là à y voir l’expression d’une direction de projet mercantile et d’un raccourcit rapide au profit d’un développement « vite torché » et peu coûteux, il n’y a qu’un pas.

« T’as la tête de ma gueule de bois » !

Aliens: Fireteam Elite est un tps, par conséquent vous vous attendez à pouvoir personnaliser votre avatar aux petits oignons. Si les options de personnalisation ne sont pas infinies, ni très fines ( on ne peut pas construire intégralement son visage, ni choisir la couleur des yeux ou des cheveux), il y a tout de même une variété de choix satisfaisante ( plusieurs visages sont disponibles dans plusieurs ethnies et plusieurs genres).

« I’m ready, man, check it out. I am the *ultimate* badass! State of the badass art! You do not wanna fuck with me. Check it out! Hey Ripley, don’t worry. Me and my squad of ultimate badasses will protect you! Check it out! Independently targeting particle beam phalanx. Vwap! Fry half a city with this puppy. We got tactical smart missiles, phased plasma pulse rifles, RPGs, we got sonic electronic ball breakers! We got nukes, we got knives, sharp sticks… »

Private Hudson (Aliens, 1986 par James Cameron)

Là où la vrai personnalisation intervient, c’est quand vous commencez à vous intéresser à l’arsenal !

Vous avez accès à de nombreuses tenues pour votre opérateur, pour chaque « kit de classe » que vous jouez. Vous pouvez débloquer des peintures variées pour vos armes en jouant. Aussi vous en trouverez dans les caisses de matériel bonus cachées dans les maps. Vous pouvez aussi remplir des défis ou des objectifs supplémentaires.

Si les récompenses disponibles en jeu ne vous suffisent pas, il existe les packs d’objets de la boutique Steam. Ce sont des packs thématiques qui vous proposent généralement un ensemble de tenues pour chaque classe d’opérateur (couvre-chef et lunettes compris), des skins pour armes, des autocollants pour personnaliser vos armes et des emotes.

Je trouve ces packs d’objets plutôt chers dans l’absolu mais objectivement, ils ne sont pas plus chers que n’importe quel DLC de même type. Si on les compare aux packs d’objets de The Sims 4 par EA Games par exemple.

Côté gameplay

Dans l’ensemble, c’est un jeu très agréable. Il est loin d’être parfait mais il a le mérite de proposer une expérience ludique en multijoueur à petite échelle. On retrouve le plaisir de partir en mission avec trois copains comme au temps des LAN en local sur AVP2. On est loin des battle royals dont on fait une overdose et c’est tant mieux !

Aliens: Fireteam Elite offre aussi des modes de jeu plus versatiles et innovants avec un système de cartes de défis. Elles permettent à l’équipe de choisir d’augmenter sa difficulté ou non avec des ennemis spéciaux, des munitions restreintes, des objectifs de mission secondaire etc…  Elles ajoutent aussi des avantages facilitant la mission. Cela donne lieu à une infinité de parties toutes différentes les unes des autres.

La gestion des consommables ajoute une dimension plus tactique à vos missions et chaque classe vous apporte des avantages différents. Selon le joueur que vous êtes, vous trouverez votre bonheur avec une classe ou une autre. Pour ma part, ma préférence va à l’Ingénieur et sa Sentinelle portative et repositionnable à loisir.

Le jeu, même en débutant, est facile de prise en main. Quand vous arrivez dans une mission, les commandes et le cheminement sont assez intuitifs pour peu que vous soyez un peu familier des FPS ou des TPS.  On notait cependant un désagrément en mode visée. Un bug déplaçait le personnage au travers de l’écran jusqu’à la gauche alors que vous visiez à droite. C’était perturbant et pénible mais cela semble avoir été corrigé avec le hotfix qui a accompagné l’extension « Pathogène ».

Parmi les points noirs du système, le jeu souffre de beaucoup de problèmes de matchmaking en multijoueurs, particulièrement avec les petites connexions. Si vous vivez à la campagne, attendez vous à devoir reformer le groupe plusieurs fois avant de pouvoir enfin jouer en équipe et arriver tous en même temps sur la carte !

Notez aussi que, dans le cas où des joueurs seraient expulsés à cause d’une mauvaise connexion, ou que le matchmaking plante vous obligeant à redémarrer le jeu, la carte défi est définitivement consommée et perdue. C’est frustrant car certaines cartes rares apportent des avantages importants et ne drop pas si souvent que ça…

Pathogène

L’extension complète elle, coûtait à sa sortie ce 30 Août, un peu moins de 15€, ce qui est très abordable pour son contenu. Elle offre, en plus que quelques bonus d’armes, des tenues, emotes et stickers, ainsi qu’une nouvelle campagne au complet. Il faut avoir complété la première histoire jusqu’à la fin pour pouvoir accéder à l’arc narratif « Pathogène ».

J’ai eu vraiment plaisir à découvrir cette nouvelle campagne. En plus de prolonger la vie du jeu avec un  vrai contenu narratif, celui-ci dépoussière un peu la licence. Elle y apporte un parti pris nouveau et original sans pour autant aller à contre courant de ce qui peut-être qualifié désormais d’univers étendu.

L’extension vient avec de nouveaux décors impressionnants et immersifs et produit un vrai sentiment de découverte. L’alchimie entre horreur et action est bien dosée. La surprise est au rendez-vous avec des types d’aliens inédits que l’on a pris le temps d’intégrer proprement au narratif. Et ça fait plaisir !

Pour plus d’information rendez-vous sur le site de Focus Entertainment.

Conclusion

Pour conclure c'est un jeu que je conseille si vous avez deux copains avec qui jouer ! Vous pouvez jouer en dilettante ou bien pousser votre expérience dans le contenu hight-level ou le mode hardcore (que je n'ai pas testés faute de temps). Dans l'ensemble, bien qu'Aliens: Fireteam Elite soit loin d'être parfait, il est plein de bonnes idées et surtout très agréable. C'est le jeu idéal pour passer de bons moments avec les copains en retrouvant les sensations et l'ambiance d'une licence désormais culte et bien remise au gout du jour !

Graphismes
Musiques
Gameplay

Points positifs

  • Ambiance
  • Histoire
  • Personnalisation
  • Coopération

Points négatifs

  • Traduction
  • Immersion
  • Ergonomie
  • Finitions
Review rédigé par NoiseBlasphemer

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