Face à l'explosion des prix de la mémoire vive et à une pénurie qui paralyse le marché mondial, le géant taïwanais ASUS envisagerait une manœuvre historique : produire ses propres puces DRAM dès le deuxième trimestre 2026. Selon des rumeurs persistantes, ce projet viserait à sécuriser les stocks pour ses gammes phares comme ROG et TUF, tout en s'affranchissant de la dépendance envers les trois leaders du secteur (Samsung, SK Hynix et Micron) qui privilégient désormais l'intelligence artificielle.
Un partenariat avec la Chine pour contrer l'hégémonie de la HBM
Construire une usine de semi-conducteurs à partir de zéro est un défi qui se chiffre en milliards de dollars et en années de développement. Pour tenir l'échéance de 2026, la stratégie la plus probable pour ASUS reposerait sur un partenariat industriel massif avec le fabricant chinois CXMT (ChangXin Memory Technologies).
Ce rapprochement permettrait à ASUS d'utiliser les capacités de production déjà existantes pour fabriquer de la DDR5 standard. Actuellement, le marché est asphyxié par la mémoire HBM (High Bandwidth Memory). Cette technologie, indispensable aux serveurs d'intelligence artificielle, mobilise la quasi-totalité des lignes de production de Samsung et consorts, car elle est beaucoup plus rentable que la mémoire destinée à nos PC de jeu.
Des prix qui s'envolent : la fin de l'insouciance pour les gamers
L'urgence d'une telle décision se lit dans les chiffres affolants de cette fin d'année 2025. Le marché de la mémoire traverse une crise structurelle inédite qui impacte directement le portefeuille des joueurs :
- Hausse de 172 % du prix de la DRAM sur le marché spot depuis janvier 2025.
- Certains kits DDR5 grand public ont vu leurs tarifs bondir de 89 % à 130 % en seulement trois mois.
- Les stocks des fabricants sont tombés à 2 ou 3 semaines, contre 2 ou 3 mois en période normale.
- Le taux de satisfaction des commandes plafonne à 70 %, créant des tensions d'approvisionnement majeures.
Rappelons que cette situation rappelle tristement la crise des cartes graphiques vécue il y a quelques années, à la différence près que la demande actuelle n'est pas spéculative, mais portée par l'infrastructure mondiale de l'IA.
Vers un écosystème ASUS totalement intégré
Si cette rumeur, relayée initialement par Sakhtafzarmag, se confirme, cela transformerait radicalement le profil d'ASUS. D'un assembleur de génie, la marque deviendrait un producteur de composants critiques. Au-delà de la simple disponibilité, cette intégration permettrait d'optimiser les barrettes de RAM spécifiquement pour les cartes mères de la marque, garantissant des performances accrues et une stabilité parfaite.
Comme nous l'évoquions lors des derniers salons tech, la survie des assembleurs dépend désormais de leur capacité à maîtriser leur chaîne logistique. En devenant son propre fournisseur, ASUS pourrait non seulement stabiliser les prix de ses ordinateurs portables et de ses composants, mais aussi potentiellement revendre ses surplus à d'autres constructeurs en difficulté. Un pari risqué, mais nécessaire alors que certains experts prévoient une pénurie de mémoire capable de durer jusqu'en 2028.
L'avenir du hardware PC pourrait bien se jouer dans ce bras de fer entre les besoins de l'intelligence artificielle et ceux des utilisateurs traditionnels.
Source : sakhtafzarmag.com











