Image de l'article Notre enquête : qui est vraiment Leslie Benzies, et quel est le projet Everywhere ?

Figure aussi discrète qu’influente du jeu vidéo, Leslie Benzies refait surface avec un projet aussi ambitieux qu’énigmatique : Everywhere. Derrière ce nom, une vision du futur du gaming portée par l’ancien architecte de Grand Theft Auto.

 

Leslie Benzies l’ingénieur de l’ombre derrière GTA

Peu connu du grand public, Leslie Benzies est pourtant l’un des cerveaux à l’origine de l’une des plus grandes franchises vidéoludiques de l’histoire : Grand Theft Auto. Entré chez DMA Design en 1995 (futur Rockstar North), il devient rapidement un pilier du studio, assurant la production des épisodes majeurs de la série à partir de GTA III jusqu’à GTA V.

Son rôle : piloter les équipes, affiner la vision, garantir la cohérence globale. Une influence déterminante dans l’ADN du jeu libre, urbain et provocateur qui a fait le succès planétaire de GTA.

En 2016, il quitte Rockstar dans un contexte tendu et intente un procès pour royalties impayées, finalement réglé à l’amiable. Un départ discret, mais stratégique, qui marquera un tournant dans sa carrière : créer son propre studio.

 

 

Build a Rocket Boy : un studio indépendant, une ambition globale

Installé à Édimbourg, Build a Rocket Boy naît dans le sillage de cette rupture avec Rockstar. Fondé par Benzies, le studio affiche immédiatement une ambition internationale. Il recrute à grande échelle, rassemble des anciens de Rockstar, mais aussi des talents venus d’autres horizons du jeu vidéo.

Le projet annoncé ? Everywhere, un jeu aux contours flous mais aux ambitions clairement démesurées.

Le studio se donne les moyens de ses ambitions avec une structure atypique, mêlant jeu vidéo, technologie immersive et interactivité communautaire. Build a Rocket Boy n’est pas un simple concurrent aux grands studios AAA, mais un laboratoire d’un nouveau rapport entre créateurs et joueurs.

 

ARCADIA - Everywhere

 

INFINITY AREA, un premier contact décevant avec la bêta d’Everywhere

Nous avons eu l’opportunité de tester la bêta d’Everywhere, curieux de découvrir ce que Leslie Benzies avait réellement en tête.

Le constat est sans appel : difficile d’y trouver un réel intérêt. Le jeu, pourtant prometteur sur le papier, s’est révélé vide, sans direction claire, et surtout plombé par une absence totale de tutoriels.

Le mode sandbox, censé être le cœur créatif de l’expérience, laisse un goût amer : mal encadré, peu engageant, il peine à susciter l’envie d’y revenir.

Plus étrange encore, le site officiel everywhere.game — initialement actif — redirige désormais vers mindseyes.game, le portail du GTA-like à venir.

Une stratégie de communication nébuleuse, qui entretient le flou autour d’Everywhere et interroge sur les priorités du studio, ainsi que sur le départ de deux personnalités majeures du studio.

 

MindsEye

 

MindsEye : le GTA-like de Leslie Benzies arrive le 10 juin

Le 10 juin 2025, Leslie Benzies, ancien producteur de Grand Theft Auto, dévoilera MindsEye, un jeu d'action-aventure narratif développé par son studio Build a Rocket Boy.

Situé dans la métropole futuriste de Redrock City, le jeu suit Jacob Diaz, un ex-soldat doté d'un implant neuronal mystérieux, dans une quête mêlant technologie avancée et intrigues politiques.

Bien que linéaire, MindsEye intègre des éléments de monde ouvert et propose un système de création de contenu, permettant aux joueurs de concevoir leurs propres missions. Malgré des critiques anticipées sur des aspects techniques, le jeu suscite une attente notable et sera disponible sur PS5, Xbox Series X|S et PC.

 

Everywhere : le métavers selon Leslie Benzies

À première vue, Everywhere s’annonce comme un jeu d’action-aventure en monde ouvert. Mais à y regarder de plus près, le projet dépasse ce cadre. Présenté comme une plateforme évolutive, Everywhere intègre une double expérience : un jeu narratif à part entière (Utropia) et un vaste espace créatif (Arcadia) où les joueurs peuvent concevoir leurs propres jeux, univers et expériences.

L’ambition est claire : fusionner jeu vidéo, création participative et éléments de métavers, sans tomber dans les travers des plateformes vides de contenu. Benzies veut redonner le pouvoir aux joueurs sans sacrifier la qualité du gameplay.

Porté par Unreal Engine 5, Everywhere promet une esthétique de haut vol et une fluidité technique capable de gérer des mondes modulables à grande échelle. La promesse : un espace où les joueurs ne sont plus uniquement des consommateurs, mais des bâtisseurs d’univers.

 

Everywhere

 

Everywhere, miroir de son créateur

Ce projet reflète à la fois la vision et l’obsession de Leslie Benzies pour les mondes ouverts, la liberté d’action et la narration immersive. Everywhere se veut moins une révolution qu’un changement de paradigme : un écosystème évolutif, décentralisé, interconnecté.

Encore en phase de développement avancé, le jeu reste discret sur sa date de sortie. Mais chaque nouvelle communication nourrit les attentes. Entre innovation technique, rupture créative et pari industriel, Everywhere s’annonce comme bien plus qu’un simple jeu : une plateforme, une promesse, une vision post-GTA.

 

Leslie Benzies, le futur du jeu vidéo passera-t-il par Everywhere ?

À travers Everywhere, Leslie Benzies semble vouloir reconquérir sa place dans l’industrie en réinventant les règles du jeu. Ce projet hybride, à la frontière du jeu vidéo et du métavers, intrigue autant qu’il inspire. Si la réalisation est à la hauteur de ses ambitions, il pourrait bien redéfinir l’avenir du gaming créatif.