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Cyberattaques et facturation électronique : l’inquiétude monte chez les entreprises françaises

Par Florian Prache | 28 Décembre 2025 à 13h20
Mis à jour le 28 Décembre 2025 vers 13h36

Alors que le passage à la facturation électronique obligatoire est acté pour le 1er septembre 2026, la multiplication des cyberattaques visant les institutions françaises comme La Poste ou le CNRS soulève de graves questions sur la sécurité des données comptables des PME.

 

Un calendrier législatif qui se heurte à la réalité du terrain

La transition numérique de l'économie française franchira une étape décisive le 1er septembre 2026. À cette date, toutes les entreprises assujetties à la TVA devront être en mesure de recevoir des factures électroniques, une réforme visant à simplifier les échanges et à lutter contre la fraude fiscale.

Cependant, cette obligation intervient dans un climat de tension extrême sur le front de la cybersécurité. Les récents piratages ayant visé le ministère de l'Intérieur, La Poste ou encore des organismes de recherche comme le CNRS rappellent que même les structures les mieux protégées restent vulnérables.

Pour les acteurs économiques, le constat est alarmant : si l'État et les grandes institutions peinent à sécuriser leurs infrastructures, comment les petites et moyennes entreprises pourront-elles garantir l'intégrité de leurs flux financiers ? Cette réforme impose une centralisation des données qui, en cas de faille, pourrait exposer des pans entiers de l'économie nationale à des acteurs malveillants.

 

Tout le monde a peur : mon immersion dans l'angoisse

J'ai eu l'occasion de participer personnellement à un forum réunissant de nombreuses entreprises en Haute-Savoie, et le sentiment qui prédomine sur le terrain est sans appel : l'inquiétude est totale.

Autour de la table, des profils variés, de la petite PME locale à la directrice de banque, en passant par des agents immobiliers gérant des portefeuilles de plusieurs millions d'euros ou des assureurs.

Entre nous, le constat est le même : personne ne comprend pourquoi on surcharge une fois de plus nos sociétés avec cette tâche, alors que le climat numérique n'a jamais été aussi instable.

Ce qui nous effraie, ce n'est pas seulement la paperasse, c'est l'obligation de souscrire à des abonnements logiciels qui exposent encore plus nos données vitales.

En confiant nos devis, nos coordonnées bancaires et le détail de nos transactions à des outils Cloud, nous créons des points d'entrée béants pour les hackers. Pour nous, gérants de structures à échelle humaine, voir le secret de nos affaires s'évaporer sur des serveurs tiers est une perspective devenue réellement angoissante.

En tant que gérant d'une petite EI assujettie à la TVA en France et développeur web de métier, je travaille quotidiennement avec des piliers de l'hébergement web comme Greenhoster. Pourtant, malgré mon expertise technique, j'ai énormément de mal à me rassurer face à cette réforme.

Quand on voit que plus de dix sites majeurs ont été piratés en seulement dix jours, entre le 20 et le 31 décembre 2025, l'angoisse grandit. Entre le logiciel comptable obligatoire, les sites intermédiaires de l'État pour le format Factur-X et les passerelles Cloud, nous multiplions les points de rupture potentiels pour nos données les plus sensibles.

De mon point de vue, nul logiciel web n’est infaillible ; on l’apprend dès l’école de développement web, et avec l’IA qui se propage à vitesse grand V.

 

Vers une obligation sans échappatoire pour les entreprises ?

Face à cette montée des risques, une question brûle les lèvres de nombreux dirigeants : peut-on légalement refuser de passer à la facturation électronique ? La réponse courte est non.

Le calendrier fixé par l'État est une obligation fiscale qui ne prévoit pas de dérogation pour les entreprises privées assujetties à la TVA. À partir du 1er septembre 2026, l'acceptation des factures électroniques sera impérative pour toutes les structures. Quant à l'émission obligatoire, elle s'étalera entre 2026 et 2027 selon la taille de votre entreprise.

Ne pas se conformer à cette réforme expose les sociétés à des sanctions financières et, surtout, à une impossibilité technique de commercer avec leurs partenaires. En effet, le système repose sur un réseau interconnecté où les factures circulent via le Portail Public de Facturation (PPF) ou des Plateformes de Dématérialisation Partenaires (PDP).

Refuser le dispositif reviendrait donc à s'exclure du circuit économique légal. Comme nous l'évoquions lors de nos échanges en Haute-Savoie, l'enjeu n'est plus de savoir si l'on peut dire non, mais comment nous allons réussir à sécuriser ce passage forcé pour éviter que nos données ne deviennent une cible trop facile.

 

facturation électronique

 

Un historique marqué par la fragilité numérique

Ce débat s'inscrit dans un contexte où la souveraineté numérique française est régulièrement mise à l'épreuve. Rappelons que le report initial de cette réforme, prévue à l'origine pour 2024, était déjà dû en partie à des difficultés techniques et à la nécessité d'éprouver les systèmes.

Depuis, la recrudescence des ransomwares a changé la donne. Le gouvernement devra impérativement rassurer les acteurs économiques et renforcer l'accompagnement en cybersécurité avant l'échéance de 2026, sous peine de transformer une avancée administrative en un véritable talon d'Achille pour les sociétés françaises.

Le compte à rebours est désormais lancé pour les entreprises qui devront, d'ici deux ans, naviguer entre conformité légale et protection de leurs actifs numériques.

 

Source : Réunion des PME/PMI Sallanches en novembre 2025  / Gouvernement
Crédits images : Unsplash+ licence ALTITUDE DEV

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Fondateur et rédacteur en chef depuis 2018, grand fan de jeux AAA, le jeu vidéo est toute ma passion depuis mes 10 ans. Je suis également Supercell Creator et créateur de contenu partenaire de Monopoly GO. Entrepreneur web également.

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