David Ellison, fraîchement aux commandes de Paramount, serait en discussions actives avec le fonds saoudien (PIF) pour financer le rachat de Warner Bros. D'après nos confrères du Financial Times, imaginez Batman, Harry Potter et HBO soutenus par les pétrodollars de Riyad : c'est le scénario qui affole Hollywood. On vous décrypte ce coup de poker financier révélé par la presse économique, qui pourrait totalement bouleverser votre façon de consommer le streaming.
David Ellison et Riyad préparent un séisme financier en coulisses
Ne croyez pas que l'affaire est anecdotique. Si David Ellison a pris l'initiative de rencontrer les officiels du PIF (Public Investment Fund) ces dernières semaines, c'est qu'il prépare une offensive majeure. Ayant récemment acquis Paramount pour 8 milliards de dollars, il ne compte pas s'arrêter là.
Pour s'offrir le mastodonte Warner Bros Discovery, il lui faut des liquidités colossales, et qui de mieux que l'Arabie Saoudite pour jouer les banquiers de luxe ?
Selon les informations rapportées, les conversations sont qualifiées d'"actives". Bien qu'aucun accord définitif n'ait été signé, l'intérêt est mutuel. Les investisseurs du Golfe cherchent à placer leurs pions, et Ellison cherche la puissance de feu nécessaire pour la première phase des enchères. Mais la question que tout le monde se pose est légitime : pourquoi une telle précipitation ? Tout simplement parce que le temps presse dans une industrie en pleine mutation.
Une stratégie de survie brutale pour détrôner Netflix
Regardons la réalité en face : aujourd'hui, pour survivre face aux géants que sont Netflix et Comcast, il faut être énorme. L'ambition de David Ellison est limpide. En fusionnant les bibliothèques de Paramount avec celles de Warner Bros, il mettrait la main sur des actifs légendaires : de la chaîne CNN aux franchises DC Comics. C'est la seule manière de peser réellement lourd dans la balance du streaming mondial.
Le marché ne s'y trompe pas. Depuis que les rumeurs d'un intérêt de Paramount pour Warner ont émergé en septembre, l'action de la cible a bondi de près de 90 %.
C'est un signal fort : Wall Street valide cette consolidation. L'Arabie Saoudite, qui a déjà lorgné sur l'éditeur de jeux vidéo Electronic Arts, voit ici une opportunité en or d'étendre son "soft power" culturel. Avec des poches profondes et une volonté de diversification, le royaume devient le partenaire incontournable pour quiconque veut redessiner la carte d'Hollywood.
L’atout politique : quand la Maison Blanche favorise le deal
C'est ici que l'analyse devient fascinante, car ce rachat dépasse le simple cadre du business. Il y a une dimension géopolitique indéniable qui pourrait faciliter les choses. Les relations entre le Prince héritier Mohammed ben Salmane et l'exécutif américain, notamment via des figures proches de Donald Trump comme Jared Kushner, sont au beau fixe. Une rencontre récente dans le Bureau Ovale a même permis de réaffirmer cette "amitié", balayant les controverses passées.
Pourquoi est-ce crucial pour vous ? Parce que d'ordinaire, un rachat impliquant une puissance étrangère subirait un examen réglementaire impitoyable. Ici, la proximité diplomatique pourrait huiler les rouages d'une transaction complexe. Ce contexte favorable rassure les investisseurs et place le fonds saoudien en pole position pour soutenir l'offre de Paramount, là où d'autres guichets seraient restés fermés.
Un pari risqué qui redessine l'avenir du divertissement
Si l'excitation est palpable, restons lucides : le chemin est encore long. Les offres non contraignantes sont attendues pour ce jeudi, et les négociations pourraient s'étirer jusqu'au début de l'année prochaine.
Ce rapprochement entre Paramount et Warner Bros, propulsé par les capitaux saoudiens, marquerait la naissance d'un titan capable de rivaliser avec n'importe quel acteur du marché. Reste à savoir si cette concentration de pouvoirs servira in fine la qualité des contenus que nous regardons tous les soirs.
Sources : Financial Times
