Nobody Wants to Die - Un polar temporel intéractif
Publié le : 01 Oct 2024 vers 00:01
Avant de commencer ce test, je tiens à remercier PLAION pour cette opportunité de découvrir le monde palpitant de Nobody Wants to Die avant même sa sortie officielle. Ce test a été effectué sur PC au clavier-souris.
Développé par le studios polonais Critical Hit Games, Nobody Wants to Die est un film interactif se déroulant à New York, dans un futur à la sauce Cyberpunk.
Un mix de L.A Noire et Blade Runner
Synopsis
Nous sommes à New York en 2329, dans un monde dystopique où l’immortalité est possible, à un prix. Après avoir frôlé la mort lors d’un accident de train qui a causé des dégâts colossaux, le détective James Karra, un homme de 120 ans aux tendances alcooliques endosse une nouvelle affaire confidentielle de manière officieuse. Aidé par l'officier de liaison Sara Kaj, il fouille la piste d’un tueur qui sévit dans les hautes sphères de la bourgeoisie new yorkaise.
Mécaniques de jeu
Dans Nobody Wants to Die, notre enquêteur dispose de plusieurs outils de travail. Le plus important étant son outil pour remonter le temps. Les développeurs viennent ici amener quelque chose d’unique, avec un objet dont l’utilisation est basique. D’autres gadgets comme le détecteur de chaleur ou la lampe UV viennent compléter le maigre arsenal d'accessoires de James Karra. Avec ces accessoires, notre détective va pouvoir reconstruire les scènes de crime pour tenter de comprendre ce qui s'est vraiment passé. Et la vérité semble cacher de nouveaux secrets.
Hormis les gadgets, les animations sont assez communes avec les déplacements directionnels sans sauts et les interactions avec divers objets et autres bibelots éparpillés sur la carte. La plupart du gameplay dans une salle à la fois et ce n'est qu'à la fin du jeu que nous avons la chance d'explorer de manière assez linéaire d'autres parties de la ville.
Graphismes
Pour un petit studio comme Critical Hit Game, qui sort son premier jeu développé sur Unreal Engine 5, le rendu est impressionnant. Nobody Wants to Die est une claque visuelle digne d’un titre AAA.
La pluie est constante et les effets visuels avec un jeu de lumière bien huilé augmentent le sentiment d’immersion dans cet univers sombre et macabre. L’ambiance est lugubre et ressemble beaucoup à Heavy Rain, un autre très bon jeu d’enquête. Bien que les visages des divers personnages et cadavres rencontrés sur le chemin ne soient pas très détaillés, l'environnement reste de loin le point focal de l'aventure.
Gameplay
Des enquêtes poignantes
L’histoire de Nobody Wants to Die n’est pas seulement celle d’une série de meurtres mais aussi celle d’un policier ravagé par le deuil et le manque de synchronisation tentant tant bien que mal de faire son travail à sa manière, c’est à dire de façon peu orthodoxe. La proposition de film noir est donc respectée et tous les clichés du genre sont présents à l’appel.
Au fil de l’enquête, nous en découvrons plus sur le monde dans lequel James Karra vit. New York est gangrenée par le mal, la corruption et la mafia. Bien que le détective passe énormément de temps à fumer et à boire des alcools forts, l’intrigue est à son paroxysme tout du long et tout se décante petit à petit. Jusqu'au fin mot de l'histoire?
Néanmoins, une impression de flou sur les enjeux de l’intrigue persiste, et ce, dès le début du jeu. Le concept de l’ichorite est simple à comprendre mais tout ce qui se passe autour manque parfois de sens, ou du moins, d’explication. Notre coéquipière Sara parle beaucoup mais nous donne peu d’informations concrètes sur l'identité du tueur au final. Les cinématiques répétitives sont également assez frustrantes car elles n'apportent rien de nouveau à l'intrigue et ne nous permet pas de comprendre la cause de la mort de Rachel, la femme de James.
Un gameplay ultra dirigiste
Seul point noir de ce polar, son gameplay ultra dirigiste qui ne laisse que peu d’options d’exploration. La voix de Sara nous guide à chaque pas de l’enquête, ne laissant pas beaucoup de place au joueur pour essayer de déduire ce qui s’est passé. L’utilisation des gadgets est donc limitée au déroulement des enquêtes sur les scènes de crime. C’est assez frustrant surtout lorsqu’on se retrouve au milieu d’une reconstruction et que nous sommes gênés par le retour en arrière. On finit par galérer à trouver le petit indice qui déclenche la prochaine action.
Ajoutez à cela le grand nombre de cinématiques et de choix de dialogues et on se dirige plus sur un film interactif qu’un jeu vidéo. C’est un choix du studio de développement qui assume pleinement cette décision pour privilégier une histoire riche en rebondissement au détriment de sa durée de vie. Au final, il faudra compter un peu plus de 6h pour finir l'histoire, 5h si vous rushez sans interagir avec de possibles pièces à conviction.
La seule partie du gameplay qui n'est pas dirigiste est la résolution des enquêtes. Le jeu nous donne une dizaine d'indices récoltés sur la scène de crime et nous devons émettre des hypothèses pour résoudre l'enquête. Ce format "trial and error" laisse la main au joueur qui va devoir faire preuve d'une déduction assez sommaire pour relier les indices entre eux.
Vos choix auront des répercussions
Boire ou ne pas boire? Dire la vérité ou mentir? Tuer ou épargner? Bien que certains paraissent plus importants que d’autres, chaque choix que vous ferez tout au long de l’aventure aura un impact sur l’histoire. Il va donc sans dire que Nobody Wants to Die est un de ses jeux avec des fins alternatives que vous pourrez recommencer à souhait pour prendre de meilleures (ou pires) décisions.
Et des fins il y en a 4 au total. Certaines sont meilleures que d'autres mais au final, rien ne se finit comme prévu et il y a des morts. Certains choix qui paraissaient anodins quelques minutes auparavant vont peser plus lourd que prévu. Malgré sa courte durée de vie, nous recommandons Nobody Wants to Die qui reste une belle histoire avec un élément de rejouabilité.
Verdict final
Nobody Wants to Die ne réinvente pas le genre “polar noir” mais propose néanmoins une expérience de jeu loin d’être désagréable. Les clichés du genre sont bien présents et la direction artistique met parfaitement en avant cet univers sombre où règne la pauvreté et les magouilles. Son gameplay simple et ultra-guidé ne lui rend pas service bien que l’immersion soit au rendez-vous. En somme, un très bon film interactif qui mériterait d’être un poil plus long, tout en laissant au joueur plus de libertésLes points clés
- L’ambiance est au rendez-vous, digne d’un polar
- Les dialogues sont très naturels
- Bande son magnifique
- Les graphismes sont impressionnant sur Unreal Engine 5
- Il y a des voitures volantes…
- Court, beaucoup trop court
- Le joueur est guidé de A à Z
- L’outil principal rend le gameplay lent
- L’histoire reste finalement assez floue
- …mais on ne peut pas les conduire