Star Wars Outlaws - Il y a du bon en toi, jeune Triple A
Publié le : 17 Oct 2024 vers 00:00
Avant de commencer ce test, je tiens à remercier Ubisoft pour cette opportunité de de m'immerger dans le magnifique monde de Star Wars Outlaws. Ce test a été effectué sur PC au clavier-souris.
Développé par Massive Entertainment et édité par Ubisoft, Star Wars Outlaws est un jeu de tir à la troisième personne en monde ouvert, se déroulant dans l’univers Star Wars.
Histoire, Contexte et Graphismes
Synopsis
Notre aventure se déroule entre les événements de L'Empire contre-attaque (1980) et Le Retour du Jedi (1983). La trame narrative suit Kay Vess, une jeune hors là loi qui rassemble une équipe pour un braquage massif afin de rembourser ses dettes à un syndicat du crime. Fortement inspirée du personnage Han Solo, Kay nous emmène dans un voyage multi-planétaire à travers l’univers Star Wars.
Vite jetés dans le grand bain
L’un des points forts de Star Wars Outlaws est sa prise en main. Après un court prologue sur notre planète natale de Canto, Kay met le cap sur Toshara, une planète sous le contrôle du syndicat des Pykes. Dès lors, nous nous confrontons aux factions, la présence de l’Empire et le besoin de trouver des alliés pour commencer à développer nos compétences de combat et d’infiltration. La transition entre le prologue et l’histoire principale est amené avec une certaine continuité qui promeut l’immersion dans l’univers Star Wars.
Néanmoins, le scénario manque d'originalité et est vite oubliable car le monde ouvert n’impose aucun rythme ou sentiment d’urgence. On peut donc passer des semaines sur une planète sans avancer dans la planification de notre casse, une situation qui semble assez urgente.
Des vues à couper le souffle
Graphiquement, Star Wars Outlaws est beau, sans être exceptionnel. Les mondes quant à eux sont nombreux et variés, offrant une kyrielle de zones explorables, avec une réalisation artistique digne de ce nom. Tatooine a été reproduit avec une grande fidélité aux films avec ses deux soleils, la pierre crue des bâtiments, et ses sombres cantinas, qui sont des lieux de méfaits. Le palais de Jabba est également très bien reproduit, donnant une touche de nostalgie à notre aventure.
Les autres planètes savent également se différencier, notamment Toshara et ses structures rougeâtres d'ambrine qui réagissent étonnement bien à la météo dynamique. Les effets de brume sur Akiva sont moins réussis, mais la planète reste agréable à parcourir.
Néanmoins, l’animation des visages est, comme c’était le cas avec Avatar: Frontiers of Pandora, en deçà de ce qui se fait en 2024 et c’est bien dommage pour un jeu avec autant de cinématiques et gros plans sur les personnages principaux.
Au niveau de la bande son, Ubisoft reste fidèle au travail de John Williams avec des musiques en symbiose avec l’univers Star Wars, tout en ajoutant cette petite touche supplémentaire qui fait penser aux hors là loi.
Gameplay
Kay est un “people-pleaser”
Dès le début de l’aventure, nous apprenons l’existence de différents groupes de malfrats, qui ne sont rien de plus que des factions. Hormis l’Empire et la Résistance, il y a 4 grandes factions, à savoir: le syndicat Pyke, l’Aube Écarlate, le cartel Hutt et le clan Ashiga. Bien qu’ils aient leur planète de prédilection, ils aiment aussi semer le chaos sur d’autres planètes. A savoir que le clan Ashiga est la seule faction créée spécifiquement pour le jeu. Toutes les autres apparaissent dans au moins un des films de la saga Star Wars.
Durant votre périple, vous devrez mener à bien des missions pour chaque faction, afin de gagner leur confiance. Le système de confiance est assez basique, ce qui n’est pas plus mal. Vous aurez donc le choix entre accomplir des contrats pour un syndicat ou les trahir au dernier moment en donnant les informations à une autre faction. Chaque décision impactera votre relation avec les factions impliquées, sans pour autant vous fermer la porte à de nouvelles opportunités. Une bonne relation vous permettra d’entrer sans devoir vous infiltrer dans les QG des factions, rien de plus.
Nix, un compagnon bien utile
Inspiré de Boomer de Far Cry 5, Nix est le compagnon par excellence. Avant d’être une créature rare et prisée, Nix est avant tout la seule famille qu’il vous reste. Ce petit monstre mignon comme tout est également au cœur de plusieurs mécaniques du jeu, actant tel un vrai couteau suisse. Distraire, attaquer, voler, ramener des objets, maintenir des trappes ouvertes, tricher au sabacc de kessel, Nix sait tout faire et il saura se rendre indispensable.
Ce type de gameplay est assez rafraichissant et offre une vraie amélioration comparé aux animaux de compagnie de Far Cry. Bien que les actions soient répétitives à la longue, cette mécanique laisse le choix au joueur de comment opérer pour se débarrasser de gardes toujours aussi prévisibles. En somme, un bel ajout qui s’avère être la meilleure mécanique du jeu.
Trop dirigé pour un open world
Star Wars Outlaws se vend comme un open world. En réalité, son gameplay se rapproche plus à celui d’un Star Wars Jedi: Survivor ou d’un Tomb Raider avec des missions dirigées du début à la fin, dans des zones ouvertes.
Hors missions, le gameplay se limite souvent à des déplacements, des dialogues et de rares échanges de tirs.Par exemple, on ne peut pas blesser des animaux sauvages, et ces derniers ne nous attaquent pas. Il est également impossible de sortir son blaster en ville ou de commettre des crimes répréhensibles en dehors des QG de factions ou près d’avants postes ennemis.
Nous nous retrouvons donc avec un open world qui manque de vie, ou les déplacements entre les quêtes “FedEx” ne servent qu’à allonger la durée de vie du jeu. Surtout qu’on ne peut utiliser qu’un seul speeder, alors qu’on croise plein de bolides différents sur les routes.
Il y a encore du boulot
Les combats spatiaux sont décevants
A l’instar d’un No Man’s Sky, Star Wars Outlaws opte pour une transition entre planètes sans chargements, et il faut avouer que c’est vraiment cool. Le passage en vitesse lumière est très bien fait et nous étions assez contents de pouvoir choisir notre destination, au lieu de suivre un chemin tout tracé.
Cependant, le temps passé dans l’espace est assez ennuyeux, tant les mécanismes du Trailblazer sont sommaires et arcade. De ce fait, les combats spatiaux manquent cruellement d’immersion et de panache et le gameplay s’apparente à une version wish de Star Wars Battlefront II (2015). Le fait de ne pas pouvoir passer en vue cockpit est assez décevant. En gros, rien de plus impressionnant que ce que Star Wars: Rogue Squadron faisait déjà il y a plus de 25 ans.
A coups de poings et de blaster
Dans Star Wars Outlaws, l’arsenal de notre joueur principal se limite à un petit blaster. Vous pourrez évidemment améliorer l’arme en progressant dans l’histoire et cette dernière possède également trois modes. Le mode blaster simple pour tuer des ennemis, avec quelques variations coup par coup puissant ou semi-auto; le mode électrique pour couper des courants ou désactiver des boucliers ennemis; et enfin le mode explosif qui permet de faire valser des stormtroopers aux quatre coins de la galaxie, d’un simple coup de blaster.
Hormis le blaster de Kay, vous pouvez également ramasser des armes au sol au dans les bases de l’Empire. Sniper, lance-roquette ou blaser lourd, tout dépend de votre style de jeu. Cependant, ces armes sont éphémères dans le sens ou le nombre de munitions (ou d'énergie dans ce cas) est limité.
Pour couronner le tout, les armes récupérées au sol ne peuvent pas être gardées après une interaction. Si vous montez une échelle, l’arme tombe, si vous hackez un terminal, l’arme tombe. Au point ou on finit par s’en passer.
Toujours autant de bugs
C’est une marque de fabrique chez Ubisoft. Bien qu’il n’existe aucun jeu sans bug dans ce monde, il semble qu’Ubisoft mette un point d’honneur à rendre toute activité ludique frustrante.
Bugs de déplacement, dé-pop ou encore crash avant un point de sauvegarde, Star Wars Outlaws nous fait la totale avec des bugs fréquents, même plus d’un mois après la sortie du jeu. Souvent handicapants, ces bugs viennent tuer l’immersion de jeu et témoignent d’une optimisation faite “au talent”. Les bugs seront-ils corrigés dans de futures mises à jour ? Affaire à suivre.
Verdict final
Annoncé il y a plusieurs années, Star Wars Outlaws est une fidèle représentation de la saga Star Wars avec une histoire qui mêle bien l’originalité et la nostalgie. L'environnement est magnifique et immersif, offrant des paysages diversifiés à explorer. Cependant, le gameplay manque de fluidité sur certains aspects et rappelle les points noirs de la série de jeu Tomb Raider (2013-2018). De plus, l’open world est toujours aussi vide et les combats spatiaux sont à mourir d’ennui. En somme, Star Wars Outlaws n’est pas un mauvais jeu, mais il y a beaucoup de boulot, s' ils comptent sortir une suite. Une chose est sûre, cet opus est à des années lumières de son concurrent, la franchise Star Wars Jedi.Les points clés
- Plusieurs mondes à explorer…
- Retranscrit bien l’univers Star Wars
- Les personnages sont intéressants
- Nix est un compagnon aussi mignon qu’indispensable
- Système de faction intéressant
- Le sabacc est fun et addictif
- …mais ils sont à 70% vides
- Manque cruel d’originalité
- L’infiltration est un cauchemar
- Antagoniste décevant
- Animations faciales complètement faites sur paint
- Encore et toujours des bugs