Test Razer Blackwidow V4 Tankyless : le clavier à la frontière du gaming et du custom

Test réalisé avec un modèle offert par Razer France

Petit dernier de la gamme BlackWidow V4, le TKL (tenkeyless) se présente comme le format parfait pour les joueurs en quête de place sur leur bureau sans pour autant sacrifier trop de touches. Pour cette quatrième version, Razer a intégré pour la première fois ses switchs orange, tant vantés par certains confrères américains. Une occasion rêvée de tester leur confort sur une version enfin disponible en Europe.

Les attentes autour d’un clavier sont très personnelles. Certains ne peuvent se passer d’un pavé numérique, d’autres recherchent une frappe silencieuse ou, au contraire, adorent le bruit clicky. Pour répondre à tous ces profils, Razer propose sa vaste gamme BlackWidow, déclinée en Pro ou en Lightspeed selon les budgets, et dans tous les formats (70 %, TKL, Full, etc.). Sans oublier une large gamme de switchs maison. Le modèle que nous avons reçu est donc un BlackWidow V4 TKL, livré d’office avec les switchs orange. Disponible depuis début juillet, il est commercialisé à 169,99 €.

Unboxing et premières impressions sur le Razer BlackWidow V4 TKL

Première surprise à l’ouverture : l’attention portée à l’emballage. Exit le plastique : le clavier est protégé dans une housse en tissu fin, bien plus classe et réutilisable. Le format TKL évite l’effet "mastodonte" des claviers full-size et s’intègre facilement à tout setup. Dans la boîte, on retrouve le clavier, un câble USB-A vers USB-C, un dongle, ainsi qu’un outil pour retirer capuchons et interrupteurs. On regrette cependant l’absence de repose-poignet (réservé à la version Pro) et surtout de quelques switchs de rechange, ce qui aurait été un vrai plus.

Bonne nouvelle, le clavier est hotswappable : vous pouvez changer les switchs comme bon vous semble, pour des raisons de confort ou de durabilité. Mieux encore, Razer propose désormais ses propres interrupteurs à l’unité sur son site, une excellente initiative que beaucoup de concurrents oublient encore.

Finition, matériaux et confort de frappe

Installé sur le bureau, le Razer BlackWidow V4 TKL en impose par sa sobriété et ses belles finitions. La frappe est fluide, la texture granuleuse des touches est agréable… mais tout n’est pas parfait. Le plastique ABS double injection utilisé pour les keycaps fait un peu tache sur un clavier vendu à près de 200 €. Moins résistant à l’usure que le PBT, l’ABS est une concession difficile à accepter à ce niveau de prix. Autre détail gênant : certains caractères ne sont pas rétroéclairés, ce qui complique l’utilisation dans l’obscurité. Heureusement, les boutons multimédias et la molette latérale sont aussi esthétiques que fonctionnels.

Autre différence de taille avec la version Pro : ici, les switchs sont montés dans un fond plastique plutôt que directement sur la plaque en aluminium. Cela complexifie l’entretien du clavier, car la poussière, les miettes ou les cheveux ont tendance à s’accumuler dans les creux. Razer a heureusement ajouté une couche de mousse pour atténuer les bruits parasites, mais l’accès reste plus compliqué qu’avec une plaque ouverte.

Les switchs orange de Razer : entre silence et précision

Razer est surtout connu pour ses switchs verts (mécaniques, tactiles et très bruyants), et jaunes (plus silencieux, mais moins “sensitifs”). Les switchs orange viennent proposer un compromis intéressant : une frappe avec du retour tactile, mais moins sonore. Le bruit reste tout de même présent, ce qui en fera un mauvais compagnon de bureau en open space, mais conviendra parfaitement à ceux qui aiment une frappe affirmée.

Côté performance, on est sur des chiffres classiques pour des switchs tactiles : distance d’activation de 3,5 mm, point d’activation à 2 mm, point de réinitialisation à 1,8 mm, et force de 50 g. Des valeurs équilibrées qui assurent une bonne réactivité sans rendre la frappe trop sensible. Le double tap reste fluide, et les sensations en jeu comme en rédaction sont très bonnes.

Performances en jeu : latence et réactivité au rendez-vous

Le Razer BlackWidow V4 TKL propose un taux d’interrogation de 1000 Hz, soit une latence d’1 ms, standard pour les claviers gaming actuels. Il intègre également les technologies N-key rollover et anti-ghosting, assurant une prise en compte fluide et précise des frappes simultanées. Mention spéciale à la technologie Razer Snap Tap, qui donne toujours priorité à la dernière entrée pressée. Concrètement, si vous maintenez la touche "Z" et appuyez ensuite sur "S", votre personnage reculera au lieu de s’arrêter. Une option idéale pour les mouvements nerveux dans les FPS.

Logiciel Razer Synapse : complet mais encore perfectible

Comme toujours avec Razer, tout passe par le logiciel maison Synapse. L’interface est simple à prendre en main et permet de personnaliser le rétroéclairage RGB, de réassigner toutes les touches, et même de modifier la fonction de la molette (volume, défilement de page, raccourci clavier, etc.). Dommage, toutefois, qu’on ne puisse pas créer de macros complexes assignant plusieurs touches en simultané. Cela reste une limite à noter.

On appréciera néanmoins la possibilité d’ouvrir un site ou un agent IA via une touche personnalisée. Le clavier peut enregistrer 5 profils, dont un hybride conservant le dernier profil actif, et basculer automatiquement entre eux selon les jeux lancés. Le logiciel permet aussi d’ajuster la gestion de l’alimentation ou la réactivité du périphérique, ce qui peut être pratique en mobilité.