Un souffle d’originalité dans l’univers des jeux indépendants. Développé par AskaLot Games, Deserter : Prologue s’impose comme une expérience narrative et immersive à part entière. Disponible gratuitement sur Steam, cette démo offre déjà une durée de vie surprenante pour un simple prologue, en attendant la sortie du jeu complet prévue pour le deuxième trimestre 2026.
Avec ses mécaniques d’infiltration rappelant We Happy Few et son approche où la santé reste fragile, le titre captive dès les premières minutes.
John Holden, le déserteur au destin brisé
Dans Deserter : Prologue, vous incarnez John Holden, un soldat usé par la guerre et les mensonges. Témoin de l’horreur sans fin, il comprend qu’aucun retour en arrière n’est possible. Son seul choix : fuir.
Si la désertion reste condamnable, le jeu parvient à rendre Holden profondément attachant et humain. Ses blessures psychologiques, ses doutes et sa volonté de survivre face à l’absurde donnent une dimension tragique et captivante au récit. On ressent presque physiquement son désespoir, ce qui renforce l’immersion et l’empathie du joueur.
Une démo en guise de preuve de concept
La démo ne se contente pas d’un simple aperçu : elle propose un véritable challenge d’infiltration et de survie. Chaque nuit devient une épreuve de préparation où l’on doit redoubler de prudence et d’ingéniosité. Éviter les patrouilles qui rôdent dans l’ombre, subtiliser des provisions vitales, fabriquer les outils indispensables à la fuite ou encore négocier en secret avec d’autres soldats : tout cela compose un quotidien précaire où la moindre décision peut faire basculer le destin de John Holden.
Mais attention, chaque faux pas rapproche inéluctablement le joueur de la mort ou d’un retour forcé sur le champ de bataille. Reste alors une question lancinante : parviendrez-vous à vous échapper sans éveiller les soupçons, ou finirez-vous englouti dans une guerre qui n’est pas la vôtre ?
Que vaut le gameplay de Deserter : Prologue ?
Le gameplay de cette démo esquisse déjà une direction claire et prometteuse, même s’il reste encore des ajustements à apporter. Ce qui frappe en premier, ce sont les monologues intérieurs de John Holden. Ils rythment l’expérience et renforcent l’immersion, permettant au joueur de mieux comprendre l’état d’esprit d’un homme brisé par la guerre.
La localisation en français, bien qu’assurée par une traduction automatique, reste globalement correcte. Elle permet de suivre l’histoire sans heurts, même si l’on sent parfois une petite rigidité dans certaines tournures. Cela n’empêche pas l’atmosphère d’opérer, mais une traduction plus travaillée renforcerait encore l’impact narratif.
Côté rythme, le jeu adopte une approche volontairement lente et méthodique. Cette orientation séduira les amateurs de planification et de furtivité, mais pourra déplaire à ceux qui recherchent une progression plus rapide. L’intelligence artificielle des ennemis, quant à elle, demande encore des améliorations : il est souvent trop facile de semer les soldats une fois repéré, et certains mettent un temps surprenant à détecter la présence du joueur.
Malgré ces faiblesses, l’ensemble dégage une ambiance singulière. Deserter : Prologue se distingue moins par son action frénétique que par sa capacité à installer une tension sourde, et c’est précisément ce qui le rend aussi captivant.
Qu’est-ce qui rend Deserter : Prologue unique ?
Ce qui distingue Deserter : Prologue des autres jeux indépendants, c’est son mélange habile entre infiltration et RPG narratif. Ici, l’action directe cède la place à la furtivité, à la tromperie et à la planification méticuleuse. Chaque mouvement compte, chaque décision peut avoir des répercussions, et l’ombre devient une alliée bien plus précieuse qu’une arme.
L’univers du jeu participe également à cette singularité. Les environnements, minutieusement détaillés, oscillent entre tranchées étouffantes et camp militaire oppressant, offrant un cadre crédible et pesant à l’aventure de John Holden.
Enfin, l’expérience se veut plurielle : plusieurs voies d’évasion sont possibles, chacune avec ses propres défis et conséquences. À cela s’ajoute une dystopie sombre et satirique, où l’humour noir se mêle à la cruauté de la guerre. Ce ton particulier confère au jeu une identité forte, à mi-chemin entre le drame psychologique et la critique sociale déguisée.
Quel futur pour Deserter : Prologue ?
Deserter : Prologue n’est pas qu’une simple introduction : c’est une expérience complète qui pose les bases d’une aventure plus vaste. Ce prologue démontre déjà la richesse de son univers et la force de sa narration, tout en proposant un défi immersif.
Avec une sortie finale prévue en 2026, les attentes sont grandes. Le potentiel est immense, et si les développeurs parviennent à enrichir le gameplay tout en conservant l’intensité narrative, on peut s’attendre à une pépite indépendante marquante.
Une chose est sûre : Deserter : Prologue a réussi à piquer notre curiosité. Et maintenant, il nous tarde de découvrir jusqu’où ira la fuite de John Holden.
