C’est une étape décisive pour l’avenir de l’un des plus grands éditeurs mondiaux : les actionnaires d’Electronic Arts ont officiellement approuvé la vente de la société à un consortium d’investisseurs mené par le Public Investment Fund (PIF). Ce rachat, estimé à 55 milliards de dollars, place désormais le géant américain sous le contrôle du fonds souverain d’Arabie saoudite, marquant un tournant majeur pour l'industrie du jeu vidéo.
Un consortium mené par le fonds souverain saoudien
Le vote des actionnaires vient confirmer l'accord de principe établi plus tôt cette année. Selon les termes de la transaction, le Public Investment Fund fera l'acquisition d'une part majoritaire écrasante, détenant environ 93 % des parts d'Electronic Arts. Les 7 % restants seront répartis entre les firmes d'investissement Silver Lake et Affinity Partners. Ce mouvement financier massif confirme l'appétit croissant du PIF pour le secteur du divertissement numérique, après des investissements déjà remarqués chez Nintendo, Capcom ou encore SNK.
Rappelons que cette transaction intervient dans un climat de consolidation intense au sein du marché. Après le rachat d'Activision Blizzard par Microsoft, l'industrie voit ses piliers historiques passer sous de nouveaux pavillons financiers. Si le vote des actionnaires est une victoire pour la direction de Electronic Arts, l'opération doit encore franchir l'étape cruciale de l'approbation par les autorités gouvernementales et les régulateurs de la concurrence avant d'être totalement finalisée.
As of 2:03pm PT, EA's shareholders have officially approved EA's $55 billion sale to a consortium led by Saudi Arabia's Public Investment Fund.
— Stephen Totilo (@stephentotilo) December 22, 2025
The deal will next need to receive approval from government regulators
Quelles conséquences pour les studios et les joueurs ?
Malgré l'ampleur du changement de propriétaire, la direction d'EA se veut rassurante quant à la gestion opérationnelle. L'entreprise devrait continuer à fonctionner de manière autonome depuis ses bureaux aux États-Unis. La promesse est claire : le contrôle créatif interne restera entre les mains des développeurs. Les franchises phares comme EA Sports FC, Battlefield, Les Sims ou Apex Legends ne devraient pas voir leur ligne éditoriale modifiée dans l'immédiat.
Cependant, des interrogations subsistent. Si la continuité créative est mise en avant, le rôle exact du Public Investment Fund dans la stratégie à long terme de l'éditeur n'est pas encore totalement défini.
Les observateurs s'interrogent notamment sur l'influence que pourrait avoir un tel actionnaire sur les futures décisions de développement ou sur les partenariats exclusifs à venir.
Un rachat qui suscite des réactions politiques
Comme nous l'évoquions lors des premières rumeurs de rachat, cette opération ne laisse pas indifférent. Aux États-Unis, plusieurs responsables politiques et une partie de la communauté des joueurs ont exprimé des inquiétudes concernant le passage d'un fleuron technologique américain sous pavillon étranger. Ces préoccupations portent tant sur la souveraineté économique que sur les questions éthiques liées aux investissements du fonds saoudien.
Pour l'instant, Electronic Arts maintient son cap et se prépare à intégrer cette nouvelle structure financière. Pour le géant du jeu vidéo, ces 55 milliards de dollars représentent une puissance de frappe colossale pour affronter les défis du futur, qu'il s'agisse du développement sur consoles de nouvelle génération ou de l'expansion du jeu en ligne et des services par abonnement. Le dossier est désormais entre les mains des régulateurs qui devront trancher sur la validité de cette union historique.
