Test Death Stranding 2 : On the Beach – Le grand retour de Kojima sur la scène

Publié le : 30 Juin 2025 vers 23:58

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Test Death Stranding 2 : On the Beach – Le grand retour de Kojima sur la scène

Je tiens à remercier Sony de m'avoir offert la clé du jeu Death Stranding 2 : On the beach sur PS5 pour réaliser ce test.

Death Stranding 2 : On the Beach marque le retour de Sam Porter Bridges dans un univers toujours aussi singulier, poétique, mais qui n’hésite pas à marcher dans les traces de son aîné. Entre audace artistique, prises de risques techniques et recyclage scénaristique, ce second opus suscite autant d’admiration que de frustrations. Retour, manette en main, sur une aventure aussi brillante que déroutante.

Un retour spectaculaire mais parfois trop familier pour Death Stranding 2 : On the beach

Dès les premiers pas dans Death Stranding 2 : On the Beach, j’ai retrouvé l’aura et la densité qui avaient marqué le premier volet.

Mais très vite, un sentiment de déjà-vu s’est installé. Hideo Kojima et son équipe remettent en scène la fragmentation du monde et les mystères de la “Beach”, avec une ambition intacte, mais une structure narrative qui ressemble parfois à un copier-coller du premier épisode.

La magie opère, certes, mais l’effet de surprise s’estompe pour qui connaît l’œuvre d’origine.

Image du jeu Death Stranding 2

Un scénario fascinant, mais en partie prévisible

Impossible de parler de Death Stranding 2 sans aborder le scénario, toujours aussi dense et cryptique. Pourtant, en tant que joueuse du premier opus, j’ai parfois eu l’impression d’assister à une répétition, notamment dans les séquences avec Neil (incarné par un excellent Luca Marinelli).

Ces moments, censés remplacer les phases de Cliff (Mads Mikkelsen), empruntent la même mécanique : flashbacks à la première personne, niveaux oniriques spectaculaires, mais la formule reste la même.

Ce choix, s’il garantit une certaine continuité, amoindrit indéniablement l’impact émotionnel et l’effet de surprise. Malgré tout, la richesse thématique reste au rendez-vous, et la relation entre Sam et Fragile continue de fasciner.

Le casting, lui, est plus riche que jamais. Elle Fanning livre une performance saisissante dans le rôle de Tomorrow, un personnage aussi mystérieux que magnétique, qui s’impose vite comme une figure centrale de cette suite. Sa présence à l’écran, tout en nuances et en ambiguïtés, apporte une véritable modernité à l’ensemble.

Shioli Kutsuna campe quant à elle Rainy, un nouveau personnage à la fois touchant et redoutable, dont les enjeux personnels s’entremêlent habilement à ceux de l’intrigue principale.

On retrouve aussi, pour le plus grand plaisir des fans, plusieurs visages familiers du premier Death Stranding. Ces retours, qu’ils soient centraux ou plus discrets, renforcent la cohérence de l’univers et apportent une dimension de continuité bienvenue, sans jamais tomber dans la simple nostalgie gratuite.

Image du jeu Death Stranding 2 : On the Beach

Death Stranding 2 : On the beach, une prouesse technique sur PS5

La technique est irréprochable : panoramas vertigineux, météo changeante, lumière irréelle, le moteur Decima fait des merveilles. Les environnements gagnent en variété et en relief, la direction artistique force le respect.

Mais même si l’écrin est superbe, on aurait apprécié plus de prises de risques côté gameplay.

En dehors de quelques gadgets et de véhicules revisités, l’exploration reste très proche du premier épisode, avec une gestion du poids et de l’endurance qui n’évolue que par petites touches.

 

Accessibilité et simplification : entre ouverture et perte d’identité

L’un des points les plus clivants de Death Stranding 2 : On the Beach réside dans sa volonté d’être plus accessible. Moins punitif, plus guidé, il offre des options de confort et réduit la difficulté des combats comme des livraisons.

Pour les nouveaux venus, c’est une aubaine qui permet de mieux profiter du voyage.

Mais pour celles et ceux qui avaient adoré la radicalité du premier opus, ce choix ressemble à une forme de trahison. J’ai parfois regretté la tension et l’exigence qui faisaient tout le sel de l’aventure initiale : affronter les échoués ou livrer des colis, même dans des conditions extrêmes, devient trop facile.

Les vétérans risquent d’y voir un nivellement par le bas.

Image du jeu Death Stranding 2 : On the beach

Un rythme exigeant… et parfois trop lent

Comme souvent avec Kojima, il faut s’armer de patience pour savourer les véritables tournants narratifs. Les premières heures installent longuement l’ambiance, distillent leurs mystères au compte-gouttes et n’hésitent pas à étirer le rythme.

Si j’ai adoré cette montée en tension progressive, il faut reconnaître qu’il faudra attendre de longues sessions avant d’être vraiment surprise ou bouleversée.

Ce parti pris peut lasser, surtout pour celles et ceux qui recherchent un récit plus dynamique ou des rebondissements rapides.

Image du jeu Death Stranding 2

Une expérience marquante, mais à double tranchant

Death Stranding 2 : On the Beach continue de proposer une aventure introspective, contemplative et singulière. Mais à force de vouloir plaire au plus grand nombre, le jeu finit parfois par diluer ce qui faisait son originalité : la difficulté, le sentiment d’isolement, l’effort à fournir pour chaque livraison ou combat.

J’ai adoré m’y perdre, mais je ne peux ignorer une certaine nostalgie pour la radicalité du premier opus.

 

Verdict de Death Stranding 2 : On the beach

Death Stranding 2 : On the Beach est à la fois une ode à la créativité de Kojima et une œuvre qui peine à se réinventer totalement.

Sublime sur le plan technique, puissant sur le fond, il reste un voyage unique à condition d’accepter ses longueurs et ses facilités. Pour les nouveaux venus, c’est une porte d’entrée idéale dans l’univers de Death Stranding.

Pour les vétérans, c’est un retour aux sources, parfois sublime, parfois trop balisé, qui risque de diviser. Quoi qu’il en soit, il ne laisse pas indifférent.

Verdict final

Death Stranding 2 : On the Beach séduit par sa direction artistique, sa richesse thématique et l’émotion qu’il parvient à susciter, notamment grâce à ses personnages marquants. Mais cette suite, plus accessible et moins exigeante, recycle de nombreux éléments du premier opus, au risque d’atténuer l’effet de surprise et la tension qui faisaient sa force. Un voyage inoubliable, mais qui divisera entre fidélité et évolution.
Test réalisé depuis une version PS5 avec +20h de temps de jeu.

Les points clés

  • Direction artistique exceptionnelle et paysages à couper le souffle sur PS5
  • Accessibilité accrue pour les nouveaux joueurs
  • Narration ambitieuse et thèmes profonds
  • Personnages marquants, avec un vrai focus sur Tomorrow, Rainy et le retour des figures emblématiques du premier opus
  • Variété des environnements et météo dynamique qui renouvellent l’exploration
  • Bande-son immersive et ambiance sonore magistrale
  • Structure narrative trop similaire au premier opus, effet de surprise amoindri
  • Séquences avec Neil répétitives, en miroir des phases de Cliff du premier jeu
  • Rythme lent, les gros tournants narratifs se font attendre
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