Les récents licenciements massifs chez Microsoft ont durement frappé la division Xbox. À ce jour, ce sont déjà quatre jeux annoncés qui ont été annulés, sans compter de nombreux projets tenus secrets et la fermeture d’un studio prometteur. Une question reste en suspens : “était-ce vraiment nécessaire ?”
Le mercredi 2 juillet, Microsoft a confirmé une nouvelle vague de suppressions de postes qui devrait concerner quelque 9 000 employés. Depuis, les retombées se font sentir chez Xbox et au sein de ses nombreux studios partenaires.
Côté jeux, l’hécatombe est claire : Blackbird, un MMO développé par les créateurs de The Elder Scrolls Online, Everwild de Rare (le studio derrière Sea of Thieves), le FPS de John Romero, co-créateur de Doom, édité par Xbox, et enfin le reboot de Perfect Dark, qui signe également la fin du studio The Initiative, pourtant fondé en interne avec de grandes ambitions. Et ce ne sont là que les projets connus du grand public ; en coulisses, de nombreux titres non annoncés ont eux aussi été sacrifiés.
Une hécatombe prévisible ?
Avec ses 228 000 salariés en juin 2024, Microsoft est une machine gigantesque. Cette nouvelle coupe représente environ 4% de ses effectifs. Le groupe n’en est pas à son premier plan social, mais cette fois, la division Xbox est particulièrement ciblée. Selon Bloomberg, le marketing est la branche la plus touchée, juste devant Xbox.
Ce grand ménage s’inscrit dans une dynamique plus large. Depuis plusieurs années, Microsoft multiplie les acquisitions : plus de 80 milliards de dollars dépensés, dont 8 milliards pour Bethesda et 69 milliards pour Activision-Blizzard.
Objectif : alimenter à tout prix son service phare, le Game Pass, présenté comme le pivot stratégique de Xbox. Le dernier chiffre connu remonte à février 2024 : 34 millions d’abonnés. Un score solide… mais peut-être insuffisant face aux investissements colossaux engagés.
La stratégie de Xbox
Officiellement, le groupe veut réduire ses coûts, fluidifier la prise de décision en supprimant des niveaux hiérarchiques intermédiaires, et se recentrer sur ses priorités. L’argument des postes “en doublon” est aussi régulièrement invoqué.
Mais difficile de ne pas voir les choses autrement : en rachetant à tour de bras, Microsoft a aussi hérité d’un grand nombre de salariés qui ne figuraient pas vraiment sur la liste des courses.
En réalité, le géant de Redmond ne semblait vouloir qu’une chose : des licences, des licences, encore des licences. De quoi étoffer à tout prix son offre first-party et remplir son Game Pass.
Le reste, talents, cultures de studios, projets atypiques, semble aujourd’hui relégué au second plan. Et parfois, tout simplement mis à la porte.