Roblox change radicalement son fusil d'épaule et siffle la fin de la récréation anonyme. Si vous aviez l'habitude de discuter librement sur la plateforme sans montrer patte blanche, préparez-vous à un changement drastique : la vérification d'âge par reconnaissance faciale ne sera bientôt plus une option, mais une obligation pour continuer à tchatter. Face à la pression croissante sur la sécurité des enfants, le géant du métavers déploie un système de filtrage strict qui divise déjà la communauté.
Un virage sécuritaire qui ne laisse personne indifférent
C'est un véritable coup de tonnerre dans l'écosystème Roblox. Jusqu'ici, la plateforme misait sur la responsabilisation volontaire, mais les chiffres sont têtus : pour garantir un environnement sain, le "bon vouloir" ne suffit plus. Dès la première semaine de décembre, les joueurs en Australie, en Nouvelle-Zélande et aux Pays-Bas seront les premiers à expérimenter ce verrouillage numérique. La règle est simple : pas de selfie, pas de chat.
Mais pourquoi une telle radicalité maintenant ? La réponse se trouve dans la volonté de segmenter les interactions. Fini le temps où un enfant de 8 ans pouvait se retrouver dans une conversation vocale avec un adulte inconnu.
Désormais, le système vous classe dans des silos étanches : moins de 9 ans, 9-12 ans, 13-15 ans, et ainsi de suite. Vous ne parlerez plus qu'aux gens de votre tranche d'âge. C'est une réponse technique brutale, mais nécessaire, aux critiques récurrentes sur la modération parfois laxiste du jeu.
Selfie obligatoire : Comment la technologie va vous scanner
Concrètement, comment cela va-t-il se passer sur votre smartphone ? Roblox s'appuie sur une technologie d'estimation faciale fournie par Persona. L'idée n'est pas de stocker votre visage l'entreprise assure que les images sont "supprimées immédiatement après traitement" mais d'analyser vos traits biométriques pour estimer votre âge réel.
Est-ce infaillible ? Pas sûr. Mais c'est le prix à payer pour débloquer les fonctionnalités sociales. Sans ce précieux sésame, votre expérience Roblox sera amputée : accès restreint aux chats textuels et vocaux, et même impossibilité de cliquer sur des liens vers les réseaux sociaux dans les profils ou les descriptions de jeux. C'est une stratégie de "l'entonnoir" : on ne vous bannit pas, mais on rend l'expérience non vérifiée beaucoup moins savoureuse. Cela rappelle les mesures prises en novembre dernier qui interdisaient déjà les messages directs pour les moins de 13 ans. La logique est implacable : la sécurité prime sur la liberté d'action.
Un déploiement mondial imminent : Êtes-vous prêts ?
Si vous n'habitez pas dans les trois pays tests, ne croyez pas être tirés d'affaire. Ce n'est qu'une répétition générale avant le grand saut. Dès début janvier 2026, cette mise à jour deviendra la norme mondiale.
La vraie question est : cela suffira-t-il à rassurer les parents sans faire fuir les ados ? En imposant ces barrières, Roblox prend le risque de frustrer une partie de sa base utilisateur qui tient à son anonymat.
Pourtant, en créant des groupes comme les "16-17 ans" ou les "21+", la plateforme tente aussi de retenir un public plus âgé qui ne veut plus jouer au milieu des plus petits. C'est un pari risqué mais calculé : transformer un terrain de jeu ouvert en un club privé par tranches d'âge.
L'avenir de la socialisation numérique se joue ici
Ce mouvement de Roblox n'est pas anodin ; il préfigure peut-être ce que sera l'internet de demain. En liant l'accès aux fonctionnalités sociales à une preuve biométrique, la plateforme tente de résoudre l'impossible équation de la protection des mineurs en ligne.
Ce n'est plus seulement un jeu, c'est un test grandeur nature pour l'industrie tout entière. Si la transition se passe sans accroc majeur en janvier, attendez-vous à voir d'autres géants du secteur leur emboîter le pas. Pour l'heure, une seule chose à faire : préparer votre meilleur profil, ou accepter le silence.
Sources : Gamesindustry
